


Acheter
Estimation d'un livre ou d'un manuscrit
Catalogue d'une collection de livres choisis, provenans du cabinet de M*** [le comte de Lauraguais]
BEL EXEMPLAIRE DU CATALOGUE DE LA BIBLIOTHÈQUE DU DUC DE LAURAGUAIS, L’UN DES GRANDS BIBLIOPHILES DE LA SECONDE MOITIÉ DU XVIIIE SIÈCLE.
ÉTAPE IMPORTANTE DANS L’HISTOIRE DE LA BIBLIOPHILIE
ÉDITION ORIGINALE
In-8 (200 x 125 mm). 23, 143 mal chiffrés 13, 343
COLLATION et CONTENU : xvi pp. : faux-titre, titre et Ordre, 2 pp. : État des livres qui se trouvent en nombre chez De Bure, fils aîné, Quai des Augustins, 2-136 pp. : catalogue, 137-171 pp. : Table des auteurs, 2-10 pp. : Supplément au catalogue de livres choisis, [2 pp.] : Effets précieux qui seront vendus après les livres [Bustes et antiques]
ANNOTATIONS : prix portés à l’encre par une main contemporaine de la vente et la mention p. 44 : “imparfait”, à propos d’un livre
RELIURE DE L’ÉPOQUE. Basane marbrée, dos lisse orné et doré, tranches dorées
Louis Léon Félicité de Brancas (1733-1824) appartenait à l’une des plus influentes familles de la Cour. D’abord comte puis troisième duc de Lauraguais en 1755, il fut aussi cinquième duc de Villars et duc de Brancas. Il épousa en 1755 une Princesse d’Isenghien dont il eut une fille Pauline (1755-1812). Elle deviendra la Princesse Louis Engelbert d’Arenberg (1750-1820), et fut l’une des premières protectrices du jeune Chateaubriand. Lauraguais était néanmoins notoirement infidèle et eut plusieurs enfants de ses amours avec Sophie Arnould.
Il était connu pour les bons mots de son esprit mordant, pour son anglophilie affirmée qui lui fit créer la première course de chevaux en France. Un jour de 1766, revenant à peine d’un voyage en Angleterre et se trouvant à Versailles, alors que le Roi lui demandait d’où il venait, il repondit “de Londres, Sire”. “Et qu’avez-vous été faire là”, dit le Roi ? “Apprendre à penser”, dit le duc”. “Des chevaux ?” répartit le Roi.
C’est principalement pour son faste et son goût pour la collection que Lauraguais importe. Il fut l’un des plus grands collectionneurs de son temps et un important acheteur dans la première vente Girardot de Préfond (1722-1785) en 1757, comme dans les ventes des bibliothèques jésuites à la suite de leur expulsion (1762). On notera dans ce catalogue, entre autres merveilles, un Dante de Foligno, une Bible de Mayence imprimée par Fust et Schoeffer, un important manuscrit du Propriétaire des choses, un Poliphile de 1499 en maroquin rouge du XVIIIe siècle (n° 434), un manuscrit du Roman de la Rose et l’une de ses toutes premières éditions incunables, et un De Bry en maroquin bleu.
Il fut aussi l’un des premiers grands collectionneurs de reliures mosaïquées qu’il sut mettre au goût du jour. On en compte près d’une douzaine dans son catalogue. Elles apparaissent sous la formule “M[aroquin]. à compartimens”. La section consacrée aux rares ouvrages des premiers temps de l’ordre des Jésuites en compte trois, les numéros 129, 130 et 132 (pour cette dernière cf. https://catalogue.bnf.fr/ark :/12148/cb33461321r et la base reliures du site de la BnF).
Grolier Club 199 -- Blogie II, col. 11 -- Lugt, Répertoire, La Haye, 1938, p. 129
WEBOGRAPHIE : “Esprit des livres” : http://elec.enc.sorbonne.fr/cataloguevente/notice216.php -- sur le comte de Lauraguais : https://reliures.bnf.fr/ark :/12148/cdt9xhr0 et https://histoire-bibliophilie.blogspot.com/2013/07/linfatigable-comte-de-lauraguais.html