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Estimation d'un livre ou d'un manuscrit
Éloge historique de M. Falconet. Lu dans l'assemblée publique de l'Académie Royale des Inscriptions et Belles Lettres, le 12 novembre 1762
ÉLOGE FUNÈBRE D’UN BIBLIOPHILE FAMEUX DU XVIIIE SIÈCLE.
PAR TESTAMENT, FALCONET DONNA LE PREMIER CHOIX AU ROI : 11.000 VOLUMES (PARMI LESQUELS UNE PREMIÈRE DE LOUISE LABÉ) ENTRÈRENT À LA BIBLIOTHÈQUE ROYALE (NATIONALE).
EXEMPLAIRE DE DÉDICACE AU ROI LOUIS XV.
AVEC LA DÉDICACE MANUSCRITE AU ROI SIGNÉE PAR SA SŒUR CONSTANCE FALCONNET ET MAGNIFIQUEMENT HABILLÉ D’UNE RELIURE DE PRÉSENT AUX GRANDES ARMES DE LOUIS XV
ÉDITION ORIGINALE
In-4 (250 x 190mm). Petits fleurons gravés sur bois imprimés sur la page de titre
DÉDICACE MANUSCRITE AVEC SIGNATURE AUTOGRAPHE DE CONSTANCE FALCONET : copie manuscrite d’une dédicace au roi portant la signature autographe de Constance Falconet, encre brune, 2 pp. in-4
RELIURE DE L’ÉPOQUE. Maroquin rouge, décor doré, grand motif de feuillage et de rinceau, armes du Roi au centre des plats, doublure de tabis bleu
PROVENANCE : Constance Falconet -- Louis XV ( ?) -- Edmé-Pierre Hermitte(ex-libris ; mort en 1956)
Camille Falconet, “médecin consultant” de Louis XV, issu d’une puissante lignée de médecins, avait hérité d'une grosse fortune. Il fut l’un des plus grands collectionneurs de livres du siècle des Lumières. Par testament, il offrit au Roi le premier choix dans sa bibliothèque de 50.000 volumes : 11.000 volumes furent ainsi sélectionnés. Un cachet spécial fut alors confectionné.
Ami de Malebranche et de Fontenelle, Falconet avait été élu membre de l'Académie royale des inscriptions et belles lettres en 1716, ce qui explique l’éloge rendu par le Secrétaire perpétuel devant ses pairs. Dreux du Radier écrit de lui : “Son cabinet était le rendez-vous des personnes de mérite et de la réputation la plus distinguée. J’y ai vu plusieurs fois MM. d’Alembert et Diderot, Rameau, le comte de Caylus”. Sa bibliothèque était donc d’abord scientifique et médicale comme le montre le catalogue publié par Barrois en 1762 (Catalogue de la Bibliotheque de feu M. [Camille] Falconet, Médecin Consultant du Roi, et Doyen des Médecins de la Faculté de Paris, Paris, Barrois, 1763). Elle représenta un apport très substantiel aux collections de l’actuel BnF. Celle-ci lui doit son exemplaire de l’édition originale des OEuvres de Louise Labé.
“The sale catalogue of one of the most important and largest of all private book collections, especially strong in medicine and natural history ; Peignot states (p. 97) "ce catalogue est un des plus considérables qui existent." Falconet, French court physician, was a book collector for more than seventy years and this catalogue contains 19,798 lots (the library comprised about 50,000 books ; many of the lots are bundles) of which over 6000 lots are of medical, natural historical, or scientific interest. Falconet came from a long line of physicians and he himself was consulted during the last illness of Louis XIV, and became "médecin consultant" to Louis XV. The catalogue is preceded by a biographical sketch of the collector (including a list of his publications) and bibliographical notes. Falconet presented to the Bibliothèque du Roi some 11,000 volumes not contained in that library, but reserved their use for his lifetime. This was one of the largest donations ever made to the B.N. Diderot felt that the love of books was only pardonable in two cases : 1) "lorsqu'on sait les estimer ? 2) lorsqu'on les possède pour les autres autant que pour soi ? On peut sur ces deux points proposer M. Falconet pour modèle." (Jonathan Hill)
Ce bel et rare exemplaire de dédicace, avec la grande épitre manuscrite dédiée au Roi Louis XV et signée par la sœur du collectionneur, raconte donc la vie de l’un des grands bibliophiles du XVIIIe siècle français :
“Les livres avaient enchanté sa jeunesse ; il ne cessa pendant toute sa vie de les rassembler de toutes les contrées de l’Europe ; ils ont reçu ses soupirs. Mais, quelque amour qu’il eût pour eux, il aimait encore plus les hommes. Loin d’être avare de ses trésors, son plus grand plaisir était de les répandre. Il prêtait ses livres avec plus d’empressement qu’on ne les demandait (…) N’en pas emprunter, ce n’était quère moins le désobliger, que de ne pas les rendre.” (Éloge historique, p. 14).
RARETÉ : aucun exemplaire passé en vente aux enchères ou proposé sur les sites de libraires. Dans la préface du catalogue de vente de 1763 (p. XIX), le libraire Barrois parle d’un portrait de Falconet dessiné par C.N. Cochin, destiné à être ajouté au livre. Ce ne fut pas le cas, sans doute à cause de ses trop grandes dimensions : aucun des cinq exemplaires recensés par OCLC (Newberry, Bodleian, BnF, INHA, Bibliothèque d’Art et d’archéologie) ne le possède. De même, Cohen-de Ricci n’en parle pas