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[DUBUFFET, Jean]. [EPHEMERA].

Les Gens sont bien plus beaux qu'ils croient. Vive leur vraie figure. Portraits

Paris, Galerie René Drouin, 1947

CATALOGUE SOUS FORME D’AFFICHE POUR SOIXANTE-DIX HUIT PORTRAITS DE JEAN DUBUFFET EXPOSÉS CHEZ DROUIN, PLACE VENDÔME.

DEUXIÈME EXPOSITION APRÈS CELLE DE 1944 DANS CETTE GALERIE

Affiche originale in-folio (416 x 274 mm), 2 ff., 20 portraits reproduits, tels que ceux d’Antonin Artaud, Francis Ponge, Henri Michaux ou Jean Fautrier. Texte de Jean Dubuffet, quatre pliures horizontales

Lors de l'exposition Les Gens sont bien plus beaux qu'ils croient. Vive leur vraie figure. Portraits., Jean Dubuffet signa un retour de la peinture vers la littérature avec plus de cinquante portraits d'écrivains gravés. Au départ, la série s'inspirait des personnalités qui fréquentaient le salon de Florence Gould (1895-1983), auquel Dubuffet fut présenté par Jean Paulhan. Peut-être est-ce la raison pour laquelle son portrait figure sur notre affiche. Les deux amis inventeront des nouveaux procédés orthographiques avec La Métromanie en 1949. Puis, la liste des écrivains s'allongea avec Pierre Benoit, Marcel Jouhandeau et Paul Léautaud, Antonin Artaud, Francis Ponge, Henri Michaux et Jean Fautrier.

« Les portraits caricaturaux agressifs, de style graffiti, réalisés par Dubuffet en 1946-1947 sont en partie des caricatures au sens le plus simple du terme, une variante moqueuse des panthéons d'artistes qui étaient devenus des clichés sobres, même dans l'art français « radical », comme dans les portraits de groupe surréalistes. Mais les portraits de Dubuffet manifestent la révolte et le dégoût des intellectuels : l'énergie mentale et la volonté sont désormais tout ce qui compte, et le corps peut (voire doit...) aller au diable. Ces écrivains et ses intellectuels sont des monstres pathétiques, leurs traits réduits à des gribouillis aux yeux exorbités, leur aplomb poussé à des spasmes de pantin. Pourtant, comme la dureté grotesque et le déséquilibre perturbateur sont, selon Dubuffet, des gages d'authenticité, être représenté par lui avec des contours semblables à des cicatrices et une anatomie maladroite revient, paradoxalement, à être rendu glamour » (High and Low).

BIBLIOGRAPHIE : 

Kirk Varnedoe & Adam Gopnik : High & Low : Modern Art and pop culture, (New York, Museum of Modern Art, 1991), p. 144