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[DUBUFFET, Jean]. [EPHEMERA].

Les Gens sont bien plus beaux qu'ils croient. Vive leur vraie figure. Portraits...

Paris, Galerie René Drouin, 1947

SOIXANTE-DIX HUIT PORTRAITS D’AMIS ÉCRIVAINS DE JEAN DUBUFFET EXPOSÉS CHEZ DROUIN, PLACE VENDÔME.

"LE PANTHÉON LITTÉRAIRE" DE JEAN DUBUFFET

Affiche originale photolithographiée in-folio (580 x 400 mm), papier orange, timbres fiscaux oblitérés dans la marge inférieure du document. Portrait de Jean Paulhan, alias Maast, reproduit, pliure horizontale et verticale

Liste des écrivains du Panthéon littéraire de Jean Dubuffet exposés ici : Michel Tapié, Georges Limbour, Jean Paulhan, René Drouin, Paul Léautaud, Marcel Jouhandeau, René Berthelé, Henri Michaux, Antonin Artaud, Joë Bousquet, Charles-Albert Cingria, Francis Ponge, André Dhotel, Jules Supervielle, Henri Calet, Jean Fautrier, Pierre Matisse, Pierre Benoit Gaston Chaissac, Edith Boissonnas

Léger manque au croisement des pliures

Lors de l'exposition Les Gens sont bien plus beaux qu'ils croient. Vive leur vraie figure. Portraits., Jean Dubuffet signa un retour de la peinture vers la littérature avec plus de cinquante portraits d'écrivains gravés. Au départ, la série s'inspirait des personnalités qui fréquentaient le salon de Florence Gould (1895-1983), auquel Dubuffet fut présenté par Jean Paulhan. Peut-être est-ce la raison pour laquelle son portrait figure sur notre affiche. Les deux amis inventeront des nouveaux procédés orthographiques avec La Métromanie en 1949. Puis, la liste des écrivains s'allongea avec Pierre Benoit, Marcel Jouhandeau et Paul Léautaud, Antonin Artaud, Francis Ponge, Henri Michaux et Jean Fautrier.

« Les portraits caricaturaux agressifs, de style graffiti, réalisés par Dubuffet en 1946-1947 sont en partie des caricatures au sens le plus simple du terme, une variante moqueuse des panthéons d'artistes qui étaient devenus des clichés sobres, même dans l'art français « radical », comme dans les portraits de groupe surréalistes. Mais les portraits de Dubuffet manifestent la révolte et le dégoût des intellectuels : l'énergie mentale et la volonté sont désormais tout ce qui compte, et le corps peut (voire doit...) aller au diable. Ces écrivains et ses intellectuels sont des monstres pathétiques, leurs traits réduits à des gribouillis aux yeux exorbités, leur aplomb poussé à des spasmes de pantin. Pourtant, comme la dureté grotesque et le déséquilibre perturbateur sont, selon Dubuffet, des gages d'authenticité, être représenté par lui avec des contours semblables à des cicatrices et une anatomie maladroite revient, paradoxalement, à être rendu glamour » (High and Low).

BIBLIOGRAPHIE : 

Kirk Varnedoe & Adam Gopnik : High & Low : Modern Art and pop culture, (New York, Museum of Modern Art, 1991), p. 144

WEBOGRAPHIE : 

https://www.fondationdubuffet.com/expositions/273