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DUTENS, Michel François

Principes abrégés de la peinture

Tours, Auguste Vauquer, 1779

UN TRAITÉ D’ESTHÉTIQUE COMPOSÉ PAR UN COLLECTIONNEUR DE PROVINCE, MEMBRE D’UNE ÉMINENTE FAMILLE PROTESTANTE DE TOURS, RENDUE CÉLÈBRE PAR LOUIS DUTENS, FRÈRE DE L’AUTEUR.

EXEMPLAIRE FINEMENT RELIÉ EN MAROQUIN ROUGE AVEC ENVOI DE DUTENS AU MAIRE DE TOURS, ÉTIENNE DE LA GRANDIÈRE

ÉDITION ORIGINALE

In-12 (170 x 100mm)
Nombreux fleurons et bandeaux gravés sur bois imprimés dans le texte. Correction manuscrite à l’encre rouge p. 91, judiciairement devient judicieusement ; cette correction n’est pas reportée sur l’exemplaire consultable sur Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark :/12148/bpt6k5822767p/f92.image
COLLATION : A-G8 H2
ENVOI autographe de Dutens, à l’encre brune :
Donné à M. E[tienne] B[enoist] de la Grandière maire de Tours par l’autheur de 10 mars 1784

RELIURE DE L’ÉPOQUE. Maroquin rouge, décor doré, triple filet en encadrement, dos long finement orné et doré, tranches dorées, gardes de papier vert
PROVENANCE : Étienne Benoist de La Grandière (1733-1805), maire de Tours de 1780 à 1790

RARETÉ : environ 6 exemplaires dans les bibliothèques françaises et allemandes -- pas à la British Library -- aucun exemplaire aux U.S.A selon OCLC : manque au Getty, à la Bibliothèque du Congrès, à Harvard, à Princeton, à Yale et à la Nationale Gallery of Arts de Washington -- aucun exemplaire passé en vente sur ABPC et RBH -- un reprint de ce texte a été imprimé en 1972

Michel François Dutens (1732-1804) exerça la profession d’orfèvre à Tours, ne voulant pas quitter sa ville natale malgré sa confession protestante qui l’empêcha d’accéder à de grandes fonctions. Il est le frère du célèbre Louis Dutens, éditeur de Leibniz et émigré à la Cour d’Angleterre qui l’employa à diverses ambassades et dont la passion pour les arts est connue - entre autres celle qu’il éprouva pour la numismatique :

“amateur éclairé de la peinture qu’il cultivait avec succès, Michel François Dutens avait rassemblé une collection de tableaux, au nombre desquels s’en trouvaient quelques-uns des bons maîtres des écoles d’Italie et de l’école flamande. Il avait surtout le talent de restaurer avec beaucoup d’art les parties que le temps avait altérées. Ses connaissances à cet égard sont consignées dans un ouvrage appelé Principes abrégés de la peinture qu’il fit imprimer pour la première fois en 1779 et réimprimer ensuite avec des augmentations” (J.-L. Chalmel, Histoire de Touraine, t. IV, Tours, 1841, p. 165)

Ce sympathique traité, révélateur d’une pratique de la peinture continuelle et passionnelle chez un artiste de province talentueux, est ici dans une condition remarquable : très finement relié et avec un envoi de l’auteur à Étienne de La Grandière (1733-1805). Cet homme éclairé fut longtemps maire de Tours et transforma la ville. Unanimement apprécié, plusieurs rues et avenues de Tours portent son nom. La seconde partie du traité est la plus intéressante car consacrée aux couleurs et à leur fabrication.