Herbier général de l’amateur, contenant la description, l’histoire, les propriétés et la culture des végétaux utiles et agréables

Ce magnifique et important ouvrage est bien complet des 575 planches requises (572, ainsi que deux cahiers numérotés en double 171-172 avec 2 planches, et la planche 199bis), toutes dessinées d’après nature et accompagnées d’un feuillet de texte descriptif, chaque fleur faisant l’objet d’une notice imprimée, généralement sur un feuillet recto-verso.

Les très belles planches, dessinées pour la plupart par Pancrace Bessa, furent gravées par Pierre François Barrois, Séraphin Goulet, Antoine François Dennel, Bigant, Lejeune, et d’autres artistes. Élève de Redouté et de Van Spaendock, Pancrace Bessa (1772-1846) était un protégé de la duchesse de Berry à qui il enseignait la peinture florale. Il fut chargé à partir de 1823 de fournir des peintures de fleurs au Muséum d’histoire naturelle, et contribua à l’illustration de plusieurs autres ouvrages botaniques. Les planches originales de Bessa destinées à l’illustration de l’Herbier général de l’amateur furent peintes pour le futur Charles X, qui les offrit en 1826 à sa nièce la duchesse de Berry, laquelle en fit présent à son tour à sa sœur l’impératrice du Brésil.

Publié sur une période de treize ans en quatre-vingt seize livraisons dont les onze premières avec les textes de Mordant de Launay (1750-1816), la suite de la publication fut dirigée par Jean Louis Auguste Loiseleur-Deslonghamps (1774-1849). Mordant de Launay était sous-bibliothécaire au Muséum national d’histoire naturelle lorsque la bibliothèque du Muséum ouvrit au public en 1794, puis il dirigea la Ménagerie de 1798 à 1801.

L’ouvrage, réalisé à la requête du futur Charles X, est dédié au roi. L’auteur indique dans sa préface qu’il fut rédigé pour figurer dans “la bibliothèque du savant, de l’homme de goût, dans le cabinet de l’amateur, et dans l’atelier de l’artiste”. Suit une longue notice sur les d’ouvrages de botanique publiées en Europe dans laquelle l’auteur insiste sur la qualité supérieure des gravures coloriées incluses dans cette luxueuse production : “Cet avantage, que l’Herbier de l’Amateur a sur les autres ouvrages à figures qui l’ont précédé, vient de ce que l’impression des planches, au lieu de se faire en couleur, se fait en gris, ce qui permet d’employer, en enluminant, une vérité de ton et de coloris que ne support par l’impression en couleur”. Le botaniste et artiste vante ensuite l’utilité de cette belle publication pour les “artistes et manufacturiers dans certains genres, comme les peintres décorateurs, les fabricants de porcelaine, de faïence, de toiles peintes, de papiers peints ; les brodeurs etc.”

Nissen et Sitwell indiquent que le cahier 384 n’aurait pas été publié ; il est bien présent ici dans le double cahier 383/384. Les autres cahiers doubles sont : 79/80 ; 100/101 ; 140 /141 ; 177-180 ; 366-368 ; 413-415 ; 435-437 ; 515-516.

Les exemplaires complets et en reliure uniforme sont très rares.