


Passer un ordre d'achat
Estimation d'un livre ou d'un manuscrit
Lettre autographe signée à Marie-Louise Terrasse, dite Catherine Langeais
FRANÇOIS MITTERRAND SUPPOSE L’EXISTENCE D’UN AUTRE HOMME DANS LE CŒUR DE MARIE-LOUISE : “TU NE PEUX TE SÉPARER DE MOI QU’EN AIMANT UN AUTRE PLUS QUE MOI”.
MAGNIFIQUES PAROLES DE RUPTURE : “QUOI QU’IL ARRIVE, JE SAURAI TOUJOURS QUELLE FEMME SECRÈTE ET MERVEILLEUSE TU ES. JAMAIS JE NE TE JUGERAI ET NE SERAI CONTRE TOI”
CONTENU :
[Suscription :] Mademoiselle Marie-Louise Terrasse, Paris, 5 avenue d’Orléans 5, XIV arrt, Seine, France. [Expéditeur :] François Mitterrand, 21716
[Verso :] Le 7 août 1941. Mon amour chéri, aujourd’hui premier anniversaire de mon arrivée en Allemagne. Ce soir, je suis seul, dehors un beau coucher de soleil embrase le village et les collines. Tout à l’heure, un de mes camarades est venu me voir : lui, m’a parlé de l’anniversaire de son mariage, m’a montré des photos. J’avais le cœur serré. Je te voyais ma merveilleuse petite fille si belle dans ta robe blanche et je pensais à mon bonheur. Comme les liens qui nous unissent sont profonds ! Malgré tout, malgré l’absence et la vie qui nous déchire. Serions nous séparés, et devenus apparemment des étrangers, nous saurons toujours au fond du cœur qu’en nous deux seuls était notre paix et notre joie, et notre entente ne sera jamais dépassée. Mon grand amour, je t’écris cela, et pourtant même après tes lettres cruelles j’ai confiance en nous. Je ne puis imaginer notre bonheur abattu. De toutes nos forces, gardons-nous pour lui. Nous nous sommes donnés tant d’amour et promis tant de beauté. Nous devrions être mariés maintenant, mais nous pouvons l’être désormais dans si peu de temps. Pourquoi notre vie s’écroulerait-elle au moment le plus splendide ? Tu ne peux te séparer de moi qu’en aimant un autre plus que moi. Es-tu tellement sûre que tu l’aimes ainsi ? Qu’il serait merveilleux notre amour où nous serions abîmés l’un en l’autre, corps et âme, où nous serions plus beaux et plus forts l’un par l’autre. Je crois mon aimée en ta noblesse. J’aime si ardemment ton visage si grave dans le don de ton être. Quoi qu’il arrive, je saurai toujours quelle femme secrète et merveilleuse tu es. Jamais je ne te jugerai et ne serai contre toi, toi ma fiancée, mon tout petit de tant de joies. Quand reviendrai-je ? Te dire de m’attendre avant de décider ? Il est vraisemblable que nous serons bientôt face à face mais rien n’est jamais sûr dans ma situation et je ne veux pas que tu souffres par moi. Tout de même, si je te demande de résister à tes propres désirs, si je te demande ta tendresse pour moi, c’est que je suis faible et que je t’adore et que j’ai besoin de toi en toutes choses. Communie et prie pour posséder la clarté et la force. Que nous décidions librement, tout cela est si grave, ma chérie chérie. Je suis heureux de voir que plus que moi, tu te tournes vers Dieu. Je rêve à tout ce qui peut naître de nous, et je t’embrasse et te serre encore tout contre moi, comme je t’aime ma chérie,
François