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Lettre autographe signée à Marie-Louise Terrasse, dite Catherine Langeais
“PLUS LE TEMPS PASSERA, MOINS TU SERAS MIENNE”.
MARIE-LOUISE TERRASSE N’ÉCRIT PUS À FRANÇOIS MITTERRAND
CONTENU :
[Suscription :] Mademoiselle Marie-Louise Terrasse, Paris, 5 avenue d’Orléans 5, XIVe, Seine, France. [Expéditeur :] François Mitterrand, 21716
[Verso :] Le 7 novembre 41. Mon amour chéri, depuis presqu’un mois je n’ai rien de toi. Je me rends bien compte que plus le temps passera, moins tu seras mienne. Mais je suis triste tout de même, indiciblement, parce que je t’aime et que ma vie est encore trop attachée à la tienne. J’ai reçu une lettre de mon camarade Moreau, libéré. Il me dit t’avoir écrit et t’avoir demandé de me mettre nettement au courant de tes décisions. J’en suis fâché. Il croit sans doute bien faire, mais je n’admets pas que qui que ce soit (fut-ce nos parents) intervienne dans nos décisions. Tu penses bien que je sais depuis longtemps de quoi il s’agit, quel est ton dilemme. Et toi, tu devines aussi l’atroce angoisse qui quotidiennement me ravage. Il faut que toujours nous soyons seuls à orienter notre vie. D’autant plus que nous sommes toujours liés par une tendresse infinie, qui doit nous éclairer. Ma merveille chérie, aie confiance en moi. Si je vois que trop longtemps doit durer ma captivité je te le dirai et tu agiras comme tu l’entendras. Tu ne peux quitter ma pensée. Aucune femme ne m’apparaît hors toi et mes désirs et mes pensées ne se dirigent que vers toi. Tu sais combien est grande la part de toi que tu m’as donnée. Tu sais que si nous n’avons pas possédé notre amour selon notre immense désir, nous n’en sommes pas moins liés par des attaches profondes, indicibles. Et me brûle cette pensée que maintenant ce qui fut à moi, ma pêche adorée si merveilleuse, ce que j’ai tant aimé, ce que j’aurais voulu ravir de mes caresses, tu le donnes, et non plus à moi. Ma chérie chérie, je serais si heureux de recevoir une lettre de toi. Je ne suis pas encore habitué à ton silence. Pourrai-je le supporter ? Seule me soutient cette confiance en ta promesse, ta dernière et très douce promesse. Mon aimée, tout est si dur. Quel bonheur attendre sans toi ? Non, je ne renonce pas pour toujours. Mais, comme le temps sera terrible qui me séparera de ce que j’aime et désire le plus au monde. Je t’aime.
François