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Lettre autographe signée à Marie-Louise Terrasse, dite Catherine Langeais
DÉCHIRANTE LETTRE D’AMOUR MALHEUREUX : “JE T’AIME. C’EST MON MAL. RIEN NE TE REMPLACERA”.
FRANÇOIS MITTERRAND A DEMANDÉ À SES PARENTS ET À CEUX DE MARIE-LOUISE DE NE PAS INTERVENIR DANS SA RELATION AVEC SA FIANCÉE.
“TOUT PASSE, ON LE DIT. MAIS CELUI QUE J’ÉTAIS, S’IL PASSE AVEC LE TEMPS, J’AI PEUR DE CELUI QUE JE VAIS ÊTRE3
CONTENU :
[Suscription :] Mademoiselle Marie-Louise Terrasse, Paris, 5 avenue d’Orléans 5, XIVe arrt, Seine, France. [Expéditeur :] François Mitterrand, 21716
[Verso :] Le 17 nov. 41. Mon amour chéri, je t’écris sans grand espoir de réponse puisque jamais rien de toi ne vient rompre ma solitude. Je ne pensais pas tout de même que tu m’oublierais si complètement. Je croyais que tu resterais un peu auprès de moi. Mais rien. Je comprends que ta vie soit remplie sans moi. Mais pourquoi ne chasses-tu pas aussi les souvenirs ? Comme tu me le demandais, j’ai écrit à mon père et à tes parents. Je te l’ai dit dès le premier jour. Je ne veux pas qu’intervienne qui que ce soit dans nos décisions, et ne t’inquiète pas, je m’appliquerai à ce que tout soit bien pour toi. Tu sais, ma chérie,il y a des moments où le poids paraît trop lourd. Mais pourquoi dire cela ? Peux-tu le comprendre ? Et la vie que tu as, te laisse-t-elle le loisir de penser à ce que moi je puis devenir ? L’hiver est déjà ici. Neige et froid. Que m’importe ? Je suis las, et peut-être rien n’a-t-il d’importance. Tu peux prier pour moi. Il y a longtemps que cela ne m’est vraiment arrivé. Je pense à toi mon petit Zou. Trop souvent, sûrement. Mais songe à ce que j’emportais avec moi dans l’épreuve et à ce que tu m’enlèves quand toi seule me restais. Je ne t’en veux pas. Tu sais, ma chérie chérie, qu’il faut rester unis malgré tout. Si mes lettres sont cafardeuses parfois, c’est que je ne puis à la longue supporter le vide que tu laisses. Et ne rien recevoir de toi, c’est si dur. Il me semble que tu n’existes plus. Je ne fais pas grand chose. Comment éloigner le passé, qui est toi ? Mon amour chéri, tes baisers, tes caresses, ta tendresse ont laissé en moi trop de marques maintenant douloureuses. Je ne veux pas de ta pitié. Mais à qui dirai-je ce qui m’angoisse ? Tout passe, on le dit. Mais celui que j’étais, s’il passe avec le temps, j’ai peur de celui que je vais être. Sans toi, l’équilibre se rompt. Pense à moi parfois. Écris-moi quand tu le penses. Je t’aime. C’est mon mal. Rien ne te remplacera.
François