Mémoires du cardinal de Retz, contenant ce qui s’est passé de plus remarquable en France, pendant les premières années du règne de Louis XIV

"Le style de Retz est de la plus belle langue ; il est plein de feu et l'esprit des choses y circule… La langue est de cette manière légèrement antérieure à Louis XIV, qui unit à la grandeur un air suprême de négligence qui en fait la grâce”. (Sainte-Beuve)

Cet exemplaire présente la particularité d’avoir une double provenance, l’une Caumartin et l’autre La Vieuville.

Monseigneur de Caumartin (1668-1733) avait pour parrain le cardinal de Retz lui-même. Celui-ci se démit de sa fonction d’abbé de Buzai pour son filleul en 1675. Jean-François Paul de Caumartin fut ensuite élevé à la dignité d’évêque de Blois en 1719. La renommée de la “Bibliotheca Caumartiniana” prit son ampleur au XVIIIème avec ce personnage, mais elle se transmettait et s’enrichissait constamment depuis François Le Fèvre de Caumartin évêque d’Amiens et mort en 1652. La collection fut dispersée en 1735. Le catalogue de vente ne mentionne pas cet exemplaire des mémoires du cardinal de Retz. En revanche, l’édition de 1717 imprimée à Nancy en trois volumes faisait bien partie de la collection (selon le catalogue de 1735, p. 493).

Dans ses mémoires, le duc de Saint-Simon évoque le bailli de la Vieuville en de termes aussi élogieux que rares : “c'était un des hommes que j'aie vus des plus aimables, et un fort honnête homme, noble et magnifique autant qu'il le put dans son emploi, sans faire tort à personne”.

Tchermezine ne mentionne pas cette édition hollandaise en cinq volumes. Quant à Jacques-Charles Brunet, il complète cette édition des mémoires de Gui Joly ; l’homme de l’ombre du cardinal.