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MORAND, Sauveur-Jérôme

Histoire de la Sainte-Chapelle Royale du Palais, enrichie de planches... présentée à l'Assemblée-Nationale par l'Auteur

Paris, Clousier et Prault, 1790

LA SAINTE-CHAPELLE ET SES TRÉSORS : INVENTAIRE ILLUSTRÉ DES TRÉSORS DE L’UN DES PLUS CÉLÈBRES MONUMENTS DE L’HISTOIRE DE FRANCE À LA VEILLE DES CONFISCATIONS RÉVOLUTIONNAIRES.

SUPERBE EXEMPLAIRE RELIÉ PAR BOZERIAN EN MAROQUIN ROUGE

ÉDITION ORIGINALE ET UNIQUE

In-4 (248 x 190mm). Vignette gravée sur bois imprimée sur la page de titre, bandeaux et culs-de-lampe gravés
TIRAGE : l’un des rares exemplaires imprimés sur un papier vergé très fin, selon une remarque de Brunet, qui dit “l’ouvrage devenu rare, l’édition ayant été en partie détruite”
COLLATION : 3 ff. n. ch., 307-218 pp., [6] ff. n. ch. de privilège et de tables
ILLUSTRATION : frontispice et 16 planches dessinées et gravées par Nicolas Ransonnette graveur ordinaire du duc d’Orléans, dont deux plans et plusieurs planches dépliantes, soit en tout 17 planches
ANNOTATION : note manuscrite à l’encre rouge laissant penser à une forme de codification alphabétique, p. 8
RELIURE DE L’ÉPOQUE SIGNÉE DE BOZERIAN. Maroquin rouge, décor doré, roulette d’encadrement, dos à nerfs très orné et doré, tranches dorées
PROVENANCE : comte René de Galard de Béarn (ex-libris ; sa vente, 1923, IV, n° 14)

La vie de Sauveur-Jérôme Morand (1730- après 1806), fils du célèbre chirurgien Sauveur-François Morand (1697-1773), auteur du Traité de la taille au haut appareil (1728), est peu connue. On sait qu’il fut chanoine de la Sainte-Chapelle – ce joyau du gothique français consacré en 1248 –, avant de devenir juge de paix sous l’Empire. L’édifice est célèbre pour ses gigantesques murs lumineux de vitraux. Deux gravures montrent l’aspect extérieur et intérieur de la Sainte-Chapelle, avant sa restauration dans les années 1830.
Mais la valeur principale de cet ouvrage réside dans la description précise des trésors de la Sainte-Chapelle que la Révolution allait pour la plupart détruire. Dès 1787, Louis XVI supprima le collège des chanoines (dont l’auteur) qui avait la charge du culte dans la Sainte-Chapelle ; celui-ci fut d’ailleurs supprimé en 1790. Cet ouvrage représente donc par la gravure des œuvres d’art aujourd’hui souvent disparues ou qui ont quitté leur écrin naturel.

Les reliques elles-mêmes ne seront pas profanées par les révolutionnaires. Leur antiquité imposait le respect. Elles seront confiées à Jean-Baptiste Gobel, évêque constitutionnel. La grande châsse (cf. figure p. 40) est fondue en 1791, et les reliquaires (cf. fig. p. 44) en 1791 et 1793 surtout, toujours dans le but de récupérer les métaux précieux.

Les reliques sont transportées à Saint-Denis, où beaucoup parmi elles disparaissent dans des conditions non encore élucidées. La Sainte-Couronne est déposée dans le Cabinet des Antiques en 1793. Elle est conservée aujourd'hui au trésor de Notre-Dame de Paris. Le camée du Triomphe de Germanicus (cf. fig. p. 58) et le buste de Constantin (p. 56) sont envoyés au Cabinet des Médailles. Le missel et trois évangéliaires avec des plats de reliure en or au Département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France. Ils sont d’ailleurs ici longuement décrits et illustrés par une double planche gravée dépliante. Ces deux planches appartiennent à la tradition récemment initiée de représentation de manuscrits par la gravure - la première étant le Virgile du Vatican datant du IVe siècle gravé en 1677 mais publié en 1741 seulement. Le reliquaire de “la pierre du sépulcre” et la Vierge d'ivoire sont conservés au Département des Objets d'art du musée du Louvre ; et le reliquaire de saint Maxien, saint Lucien et saint Junien au musée de Cluny.

BIBLIOGRAPHIE : 

Brunet, III, col. 1888 -- Jannic Durand et Marie-Pierre Laffitte (dir.), Le Trésor de la Sainte-Chapelle, Paris, 2001