Comptes faits de la quantité des pièces qui revient mensuellement aux officiers de tout grade et de toute arme

Après le premier partage de la Pologne en 1772, Tadeusz Kosciuszko (1746-1817) décide d’embarquer en 1776 sur un navire de la compagnie d'armes et de munitions de Pierre Caron de Beaumarchais (1732-1799) pour aider les insurgés américains. Dès octobre, le Congrès lui accorde le grade de colonel pour ses qualités d’ingénieur qui manquaient à l’armée. Dans la débâcle du Fort Ticonderoga en 1777, il rencontre son futur assistant, Agrippa Hull (1759-1848), un afro-américain né libre dans le Massachusetts. Il le traite en égal ainsi que tous les afro-américains qui combattent pour la liberté américaine. En octobre 1780, les deux soldats partent en Caroline du nord où leur regard sur l’esclavage change :

In this cockpit of war, Kosciuszko and Hull had many opportunities to witness the operation of plantation slavery in the South, even as its fabric was shredding. Above all, they learned on a daily basis that southern slaves were willing to pledge their lives for the British cause in exchange for freedom. Wherever they went, in whatever the battle, they found that plantation slaves fled in shoals to the British army whenever it was within reach, responding to the November 1775 proclamation of Lord Dunmore, the royal governor of Virginia, that offered freedom to any escaping slave. To witness this massive slave rebellion must have deeply impressed Hull and Kosciuszko. Indeed, it shaped Kosciuszko’s attitude toward slavery and inspired him to think about how America might be transformed in the crucible of war.

Pendant les cinquante mois de la guerre d’Indépendance, le général Kosciusko ne reçut aucune paye de l’armée américaine et décida de quitter le pays en 1784 pour la Pologne. Pendant dix ans, il réforma le statut du servage en place sur ses terres et lança en 1794, à Cracovie, l’insurrection de Kosciuszko contre les Russes. Celle-ci se solda en échec et il fut constitué prisonnier. En 1797-1798, après sa libération de la forteresse Pierre-et-Paul, le général Kosciuszko entreprit un voyage aux États-Unis. Une certaine méfiance s’installa entre lui et le pouvoir en place et il rentra en France en juin 1798. Avant de quitter l’Amérique,Tadeusz Kosciuszko nomma son ami, Thomas Jefferson (1743-1826), comme son légataire universel. Ce dernier écrivit de lui : “he is as pure a son of liberty as I have ever known." Le testament de Kosciuszko prévoyait d’affranchir et d’aider le plus possible les esclaves américains. Bien qu’il participât comme officier à la Légion polonaise dès 1799, il renonça à en prendre la direction dès la fin de 1800. Le chef militaire de la Légion Danube en Italie allait être le général Kniaziewicz (1762-1842) et le chef diplomatique, à Paris, Kosciuszko. Seul ce dernier pouvait fédérer toute l’émigration polonaise autour de lui et porter ainsi la question de la souveraineté polonaise au cœur de l’État français. Avec la dissolution de la République cisalpine, les auxiliaires étrangers furent versés dans l’armée française et dans l’armée du Rhin. Le reste des soldats polonais cantonnés en Lombardie partirent mater la rébellion de Saint-Domingue après le traité de Lunéville de 1801. Paul Fiando, le comptable qui écrivit cet ouvrage présente un salaire de 40 000 francs pour un général en chef dans l’armée française en Italie ; il fut accusé de malversations financières.