Éloge civique de Benjamin Franklin prononcé le 21 juillet 1790 dans la Rotonde au nom de la commune de Paris

Claude Fauchet (1744-1793) fut un orateur ardent et talentueux des premières années de la Révolution. Ancien prêtre, il rêvait d’unir la démocratie amércaine à la démocratie française naissante, comme la franc-maçonnerie à l’Église. Sous l’Ancien régime, il avait été précepteur des enfants du duc de Choiseul et ses talents oratoires lui avaient ouvert la place de prédicateur du Roi. Député du Calvados à l’Assemblée Législative et à la Convention, membre de la tendance girondine, il ne vota pas pour la mort de Louis XVI et fut décapité en octobre 1793 quand la Gironde fut mise hors-la-loi.

“Le génie de la liberté s’éveille, il se lève ; il verse sur les deux hémisphères sa lumière divine & ses feux créateurs : une grande nation étonnée de se voir libre, embrasse, d’une extrémité de la terre à l’autre, la première nation qui l’est devenue : les fondements d’une cité nouvelle sont jetés dans les deux mondes (…) c’est la cité du genre humain. L’un des premiers fondateurs de cette cité universelle est l’immortel Franklin, libérateur de l’Amérique”…

Ce discours, sur ordre de la Commune de Paris, fut imprimé et “envoyé en Amérique, au Congrès”.