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MAISTRE, comte Joseph de

Les Soirées de Saint-Pétersbourg, ou Entretiens sur le gouvernement temporel de la Providence : suivis d’un Traité sur les sacrifices

Paris, Librairie grecque, latine et française, 1821

CHEF-D’ŒUVRE DE L’AUTEUR.

 L’UN DES BRÉVIAIRES DES ANTIMODERNES, PAR CE FIN OBSERVATEUR MORAL DE LA LIBIDO DOMINANDI QUE FUT JOSEPH DE MAISTRE.

 EXEMPLAIRE GRAND DE MARGES, TRÈS JOLIMENT RELIÉ À L’ÉPOQUE

PREMIÈRE ÉDITION

2 volumes in-8 (203 x 126 mm)
COLLATION : vol. 1 : (2) ff., xxvi-526 pp. (avec erreurs de pagination), (1) f. ; vol. 2 : (2) ff., 474 pp., (1) f.
ILLUSTRATION : portrait de Joseph de Maistre d’après Bouillon, lithographié par Villain, dans le premier volume
RELIURES DE L’ÉPOQUE. Dos à nerfs ornés et dorés et coins de maroquin cerise à grain long, plats de papier maroquiné rouge, tranches jaunes

Très légères usures aux coins

Joseph de Maistre (1753-1821) fut nommé ambassadeur à Saint-Pétersbourg en 1802 par Charles-Emmanuel IV. Plus d’une fois, le tsar Alexandre Ier consulta en privé le ministre plénipotentiaire de Sardaigne. Le comte de Maistre fut séduit par les qualités humaines et mystiques de l’Empereur de toutes les Russies. Après quatorze années à Moscou, il revint à Turin. L’administration du royaume de Sardaigne le laissa quelque temps sans charge, après quoi il fut nommé ministre d’État et grand chancelier du Royaume.

À mille lieux de l’Europe intellectuelle, Joseph de Maistre subit “l’énorme poids du rien”. Chrétien et adepte de la franc-maçonnerie, il fut d’abord séduit par l'illuminisme de Claude de Saint-Martin. Le comte de Maistre fut aussi partisan de la Révolution française, à ses débuts. Puis, convaincu par Edmund Burke et par les événements révolutionnaires eux-mêmes, ce philosophe devint cependant un polémiste contre-révolutionnaire et un adepte de la souveraineté, constamment opposé à l'esprit des Lumières. Les Soirées de Saint-Pétersbourg sont une réfutation des doctrines libérales du XVIIIe siècles. Le rôle de Dieu et de la Providence dans les choses humaines contribue à une vision pessimiste prônant la résignation devant les maux dont le monde est accablé.

“La rage de la domination, a dit l’illustre comte de Maistre, est innée dans le cœur de l’homme. Et je le blâme de cette expression ; car le besoin de la souveraineté dans l’homme, ce n’est pas une rage, c’est une généreuse passion [...] Le comte de Maistre aurait dû dire que le besoin de la souveraineté est inné dans le cœur de l’homme : et pourquoi pas ?” (Lacordaire, Conférences de Notre-Dame de Paris, cité par Antoine Compagnon).

L’œuvre de Joseph de Maistre surplombe toute la réflexion politique au XIXe siècle. Il a eu, le premier, selon Auguste Comte, l’idée d'une physique politique et sociale.

Joseph de Maistre influença Charles de Montalembert, Félicité de Lamennais, Charles Baudelaire, Auguste Comte, ou encore, plus proche de nous, Emil Cioran.

BIBLIOGRAPHIE : 

M. Clouzot, Guide du bibliophile, p. 192 -- L. Carteret, Le Trésor du bibliophile, t. II, p. 92 -- G. Vicaire, Manuel de l’amateur, t. V, col. 459-460 -- En français dans le texte, n° 229, notice de Benoît Yvert -- A. Compagnon, Les Antimodernes de Joseph de Maistre à Roland Barthes, Paris, 2005, p. 173