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Estimation d'un livre ou d'un manuscrit
Soirées de Saint-Pétersbourg ou Entretiens sur le gouvernement temporel de la Providence
L’UN DES BRÉVIAIRES DES ANTIMODERNES, PAR CE FIN OBSERVATEUR MORAL DE LA LIBIDO DOMINANDI QUE FUT JOSEPH DE MAISTRE.
ÉLÉGANT EXEMPLAIRE ACCOMPAGNÉ D’UNE LETTRE AUTOGRAPHE DE L’AUTEUR, BEAU TÉMOIN DE SA PAUVRETÉ
PREMIÈRE ÉDITION
2 volumes in-8 (198 x 126mm)
ILLUSTRATION : portrait de Joseph de Maistre d’après Bouillon, lithographié par Villain
PIÈCE JOINTE : 1 lettre autographe signée de Joseph de Maistre à un destinataire non identifié : “Monsieur, J’ai revu avec un extrême plaisir votre écriture dont j’étais privé depuis si long-temps [sic]. Je n’ai plus qu’à vous remercier de vos bons offices à l’égard de mes petits fonds lyonnais : tout est dans ma Caisse [… ]” Turin, 31 août 1819, 4 pp., in-8, à l’encre brune
RELIURES DE L’ÉPOQUE. Basane racinée à encadrement doré à la roulette, dos longs avec titre, auteur et tomaison dorés, tranches jaunes mouchetées de rouge
Joseph de Maistre revint en 1817 à Turin après quatorze années passées à Moscou. L’administration du royaume de Sardaigne le laissa dix-huit mois sans charge ; après quoi, il fut nommé ministre d’État et grand chancelier du Royaume.
Il avait quitté les États de Savoie en 1797 précipitamment. Dans sa fuite, Joseph de Maistre s’était réfugié à Venise où il vécut modestement. Il dut vendre un service d’argenterie pour subvenir à ses besoins. La lettre jointe au présent exemplaire évoque aussi cette argenterie dont il disposait comme actif financier. Après la victoire de Souvarow en Italie en 1799, il fut nommé Régent de la Chancellerie à Cagliari. Là, il ressentit encore plus fort la pauvreté ; celle-ci n’était plus matérielle, mais morale. À mille lieux de l’Europe intellectuelle, Joseph de Maistre subit “l’énorme poids du rien”. En 1802, le Roi Charles-Emmanuel IV, le nomma ambassadeur à Saint-Pétersbourg. Plus d’une fois, le tsar Alexandre Ier consulta en privé le ministre plénipotentiaire de Sardaigne. Joseph de Maistre fut séduit par les qualités humaines et mystiques de l’Empereur de toutes les Russies. L’œuvre de Joseph de Maistre, que ce soient les Soirées de Saint-Pétersbourg ou son Traité sur les sacrifices ici également publié, surplombe toute la réflexion politique au XIXe siècle, y compris Charles Baudelaire.
Alexis Crosnier, Joseph de Maistre, les meilleurs pages, XVI, 1922