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KALINOVSKY, A.

La Chasse au Caucase par le capitaine en second A. Kalinovsky du 16ième régiment de Grenadiers du Caucase. - Okhoty Kavkaza

[Saint-Pétersbourg], [Imprimé par A. N. Vyborg pour] A. Yakovlev, [1900, 29 juillet]

LES CHASSES AU CAUCASE DANS UNE NATURE INVIOLÉE ET DANS UN MONDE OUBLIÉ : GRANDS-DUCS, PRINCES, GARDES-CHASSE ET INVITÉS.

BEAU LIVRE DE CHASSE ILLUSTRÉ PAR LA PHOTOGRAPHIE

ÉDITION ORIGINALE et UNIQUE

In-folio (413 x 300mm). Titre imprimé en rouge et noir, texte traduit par N. Markarov et écrit à Tbilissi en avril 1900 par Kalinovsky. Texte bilingue imprimé sur deux colonnes
COLLATION : 1 f. de titre, (1)-53 pp. de texte + 100 feuillets
ILLUSTRATION : 192 photographies de chasse imprimées par phototypie sur 100 feuillets, dont le frontispice imprimé en bleu et noir
RELIURE DE L’ÉDITEUR. Bradel de percaline verte, décor doré et estampé à la plaque, titre en français et en russe placé dans un grand encadrement avec écoinçons à motif Art Nouveau, encadrement de filets estampés, dos lisse à faux-nerfs ornés, doublure et gardes de papier à motif floral brun sur fond doré, tranches marbrées
PROVENANCE : collection du Verne d’Orcet

RARETÉ : 1 seul exemplaire en France, à la Médiathèque d’Arles, aucun exemplaire à la BnF, 1 exemplaire à la Bristish Library, 3 exemplaires au États-Unis, 1 en Allemagne (Darmstadt) -- aucun exemplaire dans la collection Marcel Jeanson selon le census d’Olivier Jeanson (Avec et autour de Marcel Jeanson, Paris, 2015) ni dans la Bibliothèque Robert Louis Frank (Paris, Éditions La Croix du Loup, s. d.)

Le premier cahier de texte est déboîté. L’exemplaire a conservé toutes ses serpentes. Le dos de la reliure est ici intact alors qu’il est très fréquemment “rebacked”

L’ouvrage avait pour intention première de présenter les richesses du Caucase lors de l’Exposition universelle à Paris inaugurée par l’ouverture du pont Alexandre III en avril 1900. Le Pavillon de la Russie, réduction du Kremlin d’une dimension néanmoins considérable, était installé dans les jardins du Trocadéro. Souhaitant fêter son alliance avec la France, le gouvernement russe avait investi des millions dans cette construction provisoire (cf. infra, O. Kazakova). Ce livre, publié en juillet 1900, y fut exposé.

Kalinovsky, présentant les chasses impériales au Caucase, entendait ouvrir le regard du lecteur vers l’avenir radieux d’une Russie largement financée par la France : “on peut comparer le Caucase à un grand eldorado naturel, où sont conservés à l’état sauvage tous les représentants de la faune des climats tempérés du vieux monde” (p. 1).

Le texte décrit les différentes sortes de gibiers chassés au Caucase comme l’ours, le zoubre (auroch), le djeiran (antilope), la panthère, le tour ou bouquetin, le francolin, le tétras du Caucase ou le dindon sauvage. Puis Kalinovsky évoque la solitude absolue du chasseur dans les “régions perdues du Caucase” et “l’excessive férocité des chiens de bergers”. Lorsqu’il décrit les techniques de chasse, l’auteur s’étend sur les chasses à l’ours du Grand-Duc Georges Alexandrovitch mort à vingt-huit ans en Géorgie (p. 35) et sur toutes sortes de chasses, y compris celle à la bécasse.

La première photographie montre une chasse impériale où figurent Alexandre III encore régnant et son fils Nicolas II régnant au moment de la publication de l’ouvrage. On remarque son frère Georges Alexandrovitch et le Prince Murat, grandement possessionné en Géorgie depuis l’alliance avec les Dadiani. Dans le cours de l’ouvrage, on rencontre, parmi d’autres, les noms de deux Grands-Ducs, celui de Mikhail Nicolaievitch (1832-1909), vice-roi du Caucase, et de son fils Nicolas Mikhailevitch (1859-fusillé en janvier 1919), comme ceux des grands féodaux géorgiens : les Princes Orbéliani, Tsérétéli, Andronikoff ou Baratoff, ou d’un Prince russe comme Galytsine. Les tableaux de chasse sont opulents et grandioses, photographiés dans les lieux les plus sauvages, en plein jour, sous la neige ou à la tombée de la nuit, en hiver ou en été. Les toasts au vin du Caucase sont portés avec vigueur.

BIBLIOGRAPHIE : 

Thiébaud, Bibliographie des ouvrages français sur la chasse, col. 529 (qui donne par erreur Tbilissi comme lieu d’impression) -- O. Kazakova, “Les pavillons russes aux Expositions Universelles du XIXe siècle : expression de l’identité qui n’a jamais existé”, https://journals.openedition.org/diacronie/1411