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ECKHEL, Abbé Josef Hilarius von

Choix des pierres gravées du cabinet impérial des antiques représentées en XL. planches

Vienne, Joseph Noble de Kurzbeck, 1788

LA PRESTIGIEUSE COLLECTION DE CAMÉES DES HABSBOURG. EXEMPLAIRE RELIÉ POUR LE DUC DE SUSSEX, FILS ET FRÈRE DU ROI D’ANGLETERRE, PUIS EXEMPLAIRE DE LORD DERBY

ÉDITION ORIGINALE

In-folio (375 x 262 mm)
TIRAGE : exemplaire imprimé sur un beau papier vergé, partiellement non rogné
ILLUSTRATION : 40 planches imprimées à pleine page, dessinées par Kibler, Kohl et gravées par Kohl, Mark, Ponheimer, Mansfeld, Adam, Durmer, Schülz
RELIURE SIGNÉE PAR C. LEWIS (1786-1836). Maroquin rouge à grain long, décor doré, fleuron aux angles, roulette et filets en encadrement, gardes de papier bleu, tranches dorées
PROVENANCE : Augustus Frederick, duc de Sussex (1773-1843 ; grand ex-libris armorié) -- Edward Smith-Stanley, 13e comte de Derby (1775-1851 ; ex-libris) avec les cotes de sa bibliothèque de Knowsley Hall

Infimes rousseurs peu gênantes. Dos restauré

"This magnificent work, which Millin regarded as a model for this type of publication, marked a turning point in the study of numismatics" (Blackmer).

Joseph Hilarius Eckhel (1737-1798) est un jésuite autrichien considéré dès son temps comme le fondateur de la numismatique moderne parce qu’il rénova le système de classement des médailles. Entré au noviciat des jésuites en 1751, il y poursuit ses études d’humanités classiques, puis enseigne à Steyr et au collège des Nobles de Vienne (1760-1761). Il est ordonné prêtre en 1764. Nommé professeur au collège de Vienne, il est également chargé, à partir de 1771, du musée de monnaies que possède le collège où naît sa vocation de numismate. En août 1772, il voyage en Italie. À Florence, sa compétence reconnue lui fait classer la riche collection de pièces de monnaies rassemblée par le cardinal Léopold de Médicis un siècle auparavant. Il y met au point sa classification nouvelle. Les médailles et camées ne sont plus arrangées par type de métal et dimension mais d’un point de vue historique et géographique : par villes. Lorsque la Compagnie de Jésus est supprimée, en 1773, Eckhel se fait incardiner dans le diocèse de Vienne, libre de continuer ses activités dans une branche dont il est devenu le maître incontesté. En 1774, l’impératrice Marie-Thérèse le nomme directeur du Cabinet des médailles du musée impérial et professeur des antiquités historiques à l'Université de Vienne, postes qu’il occupera vingt quatre ans. Sa première publication date de 1775 : Numi veteres anecdoti ex Museis. Il organise une description complète de la riche collection impériale et en publie un catalogue critiquement commenté en deux volumes : Catalogus musei caesarei Vindobonensis numorum veterum (1792), puis, appliquant sa méthode, il publie son Doctrina numorum veterum (1792-1798).

Ce Choix des pierres gravées fut conçu comme un livre de prestige susceptible de diffuser en Europe des normes scientifiques nouvellement acquises. Certains de ces camées, détenus par les Habsbourg depuis l’empereur Rodolphe ou conservés dans les collections des archiducs à Innsbruck, sont ici décrits pour la première fois. En dernier lieu, cet ouvrage s’inspire du célèbre travail de l’abbé Leblond publié en 1780 et avec lequel Eckhel était en correspondance régulière (Description des principales pierres gravées de S.A.S. Mgr le duc d’Orléans).

“Bei dieser ausgezeichneten Arbeit bediente sich Eckhel seines Freundes des Freiherrn von Locella zur Durchsicht und ist die Ausführung derselben musterhaft. Eckhel behandelt zunächst die berühmten Kameen, dann aber auch eine Reihe guter Intaglien… Die zumeist gut gezeichneten Figuren stehen wie vor einem Hintergrund, und auch die Schattenränder lassen die Stücke kameenartig erscheinen” (Peter et Hilde Zazoff, Gemmensammler und Gemmenforscher, Munich, 1983, pp. 148-149)

Augustus Frederick, duc de Sussex, sixième fils du roi Georges III (1738-1820) et frère du roi Georges IV (1762-1830), fut l’un des bibliophiles les plus actifs de la première moitié du XIXe siècle. Cette personnalité incontestée dirigea la Royal Academy de 1830 à 1838. Le duc de Sussex forma une bibliothèque de plus de 50.000 volumes qui fut dispersée pour cause de dettes excessives après sa mort, en une série de ventes chez Evans de 1844 à 1845. La collection avait été formée grâce à l’aide de son médecin et bibliothécaire Thomas Joseph Pettitgrew. Cette bibliothèque, située à Kensington Palace, attira l’attention de Thomas Dibdin qui la décrivit avec enthousiasme. La vente fut malheureuse et ne produisit qu’une “small portion of what he had spent, although he had bought with good judgement, because they took place in the years when prices were at their lowest” (S. de Ricci). C’est sans doute lors de cette vente que le présent exemplaire fut acquis par un autre bibliophile réputé le 13e comte de Derby.

Charles Lewis fut le plus talentueux relieur anglais de la première moitié du XIXe siècle. Il eut pour mécène William Beckford et Thomas Dibdin aussi bien que la grande clientèle aristocratique des ducs de Sussex et de Devonshire, le comte Spencer, Richer Heber et Mark Sykes.

BIBLIOGRAPHIE : 

Brunet, I, col. 938, qui distingue un grand papier pour ce livre -- Blackmer 529 -- Cohen-de Ricci, col. 343, qui ne cite aucun exemplaire -- Seymour de Ricci, English collectors, p. 118 -- Antiquité, Lumières et Révolution. L’abbé Leblond (1738-1809). Second fondateur de la Bibliothèque Mazarine. Paris, 2009 -- De Backer-Sommervogel III, 333