Description des principales pierres gravées du cabinet de S. A. S. monseigneur le duc d’Orléans, premier prince du sang

La collection de gemmes et d’intailles du duc Louis d’Orléans (1747-1793), connu sous son surnom de Philippe-Égalité, était en partie héritée de ses ancêtres. La collection de Crozat, acquise en totalité par le Régent, y côtoyait des pierres héritées de la Princesse Palatine. Elle fut mise sur le marché en 1787 ; le Palais-Royal avait coûté trop cher. Les 1467 gemmes furent achetées par Catherine II par l’intermédiaire du baron Melchior de Grimm pour la somme considérable de 450.000 livres. L’impératrice posséda plus de vingt mille pierres et fut sans doute l’une des plus grandes collectionneuses de pierres gravées de tous les temps. Elle demanda au célèbre ébéniste David Roentgen de construire les écrins de bois dans lesquels sa collection serait logée. La collection Orléans est de nos jours exposée pour partie au Musée de l’Ermitage.

“A selection of engraved gems from the important collection of engraved gems inherited by Louis Philippe Joseph, duc d’Orléans (1774-1793). The engraved plates admired by all critics, were from the burin of Augustin de Saint-Aubin (1736-1807), a noted Parisian engraver and book illustrator. The vignettes, for which St. Aubin was also responsible, are as good if not better, and certainly more interesting, than his gem engravings, each of the latter considerably magnified but furnished with a small profile on each plate to indicate true size along with a scale” (Sinkankas p. 593).

Le catalogue fut rédigé par l’abbé Géraud de La Chau, bibliothécaire et garde du cabinet des pierres gravées du duc d’Orléans, et l’abbé Le Blond, second sous-bibliothécaire du collège Mazarin. En introduction, les auteurs replacent leur travail dans le renouveau intervenu au cours du siècle dans la connaissance de l’antiquité. Ils se placent dans la lignée des récents travaux de Winckelmann.
Cet exemplaire ne présente pas les sept planches érotiques (les planches sprintriennes) que l’on ne rencontre quasiment jamais, selon Cohen-de Ricci, dans les beaux exemplaires en reliure de l’époque : “il est à observer que fort peu des exemplaires en reliure ancienne contenaient à l’origine les planches spintriennes.” (Cohen-de Ricci, p. 543).