Le banquet des muses ou les divers satires du sieur Auvray

Dans une longue note sur la première garde, Frédéric Lachèvre justifie la rareté de son exemplaire : "Edition originale - quoique portant la date de 1624. Une seconde édition publiée en 1624 n'a que 2 ff. préliminaires (y compris le titre) au lieu de 5. Cet exemplaire est du tout premier tirage de 1623. La p. 16/17 n'est pas cartonnée. Tous les exemplaires de 1623 que j'ai eus en mains étaient cartonnés, même ceux de MM. Pierre Louÿs et Loriot.
À ce titre, il est “curieux et rarissime". La particularité de cet exemplaire est donc qu'il porte une page de titre de deuxième édition, mais que la collation soit celle du tout premier tirage de l'édition originale. Sans ordre précis, Jean Auvray (1588-1633) s'attache, à travers poésies, sonnets et dialogues, à mettre en lumière les abus de la France et à "rire des erreurs des humains". Dans un langage souvent obscène et moqueur, il traite de l'amour et de la mort, et dénigre courtisans, médecins et chirurgiens. Une des pièces intitulée "Le monde malade" fait deviser le médecin License, le chirurgien Cruauté et l'apoticaire Ignorance. Jean Auvray, normand de Rouen, était lui-même chirurgien, qualité qui lui est octroyée dans une des pièces liminaires. S'il est souvent comparé à Ronsard par ses admirateurs, il n'est pas, dans ses propos, sans rappeler Rabelais.