Les Amours du chevalier de Faublas

Fils d'un libraire, Jean-Baptiste Louvet de Coudray devient commis chez un libraire spécialisé dans la vente de livres obscènes. Il entame une carrière littéraire, acquiert richesse et célébrité avec son roman Les Amours du chevalier de Faublas (1787-1789) qui fut suivi de six volumes des Aventures de Faublas. Homme ambitieux, remuant, il s'enthousiasme pour la Révolution, et, suite aux événements d'octobre 1789, il écrit entre au Club des Jacobins. Tout en continuant à écrire des romans et des comédies, il s'essaie à la politique. Il commence par devenir l'orateur attitré de sa section, celle des Lombards, et réussit à être admis chez Madame Roland. Le 25 décembre 1791, il porte à l'Assemblée législative une pétition concernant la mise en accusation des princes et des émigrés. Le 1er mars 1791, il fait paraître son journal financé par Jean-Marie Roland, La Sentinelle.

Il se lie avec les Girondins et est élu à la Convention par le département du Loiret (1792). Le couple Roland le pousse à attaquer constamment Maximilien de Robespierre : il devient une des vedettes du parti girondin. Il vote l'appel au peuple lors du procès de Louis XVI. Décrété d'accusation avec ses amis Girondins, lors de la Journée du 2 juin 1793, il réussit à échapper aux recherches des polices, se réfugie à Caen, puis en Bretagne, en Guyenne et en Suisse. Après le 9 Thermidor, il revient à Paris et reprend son siège à la Convention. Elu au Conseil des Cinq-Cents par dix-neuf départements, il reprend la parution de son journal La Sentinelle. De santé fragile, épuisé par sa vie errante et les privations, il meurt à trente-sept ans, le 25 août 1797.

Aujourd’hui, Louvet de Couvray est surtout connu pour son roman les Amours du chevalier de Faublas, qui a donné lieu à un opéra anglais de J. P. Kremble et Stephen Storace en juin 1794 (au théâtre de Drury Lane), à un opéra italien de Gonella et Mayr à la Fenice de Venise en 1796. L’œuvre de Cherubini a été adaptée en allemand, en polonais, en danois, etc., celle de Kreutzer en suédois, en russe, en néerlandais, etc. Outre les rééditions de l’ouvrage en 1806, en 1821, en 1822, en 1842, en 1849 et en 1884, des parties du roman ont fait l’objet d’éditions disjointes dans de multiples langues. Par ailleurs, de nombreuses imitations virent le jour, orientant le roman vers un plus grand libertinage, comme les Galanteries du jeune chevalier de Faublas par le chevalier de Nerciat en 1788.