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ZOLA, Émile

Documents littéraires. Études et portraits. Chateaubriand. - Victor Hugo. - A. de Musset. - Th. Gautier. - Les poètes contemporains. - George Sand. - Dumas fils. - Sainte Beuve. - La critique contemporaine. - De la moralité dans la littérature

Paris, G. Charpentier, 1881

BEL ENVOI D’ÉMILE ZOLA À ALPHONSE DAUDET, DANS LES RELIURES CARACTÉRISTIQUES DES ZOLA DE LA FAMILLE DAUDET.

UN GRAND ÉCRIVAIN PARLE DU TALENT D’AUTRES ÉCRIVAINS : CHATEAUBRIAND, MUSSET, VIGNY, HUGO, “LES POÈTES CONTEMPORAINS”, GEORGE SAND…

ÉDITION ORIGINALE

In-12 (183 x 120mm)
ENVOI (à l'encre brune, sur le faux-titre, et légèrement effacé) :

À Alphonse Daudet,
son ami,
Émile Zola

RELIURE DE L'ÉPOQUE. Dos en chagrin vert, plats de papier marbré
PROVENANCE : Alphonse Daudet (envoi et cachet)

Dos très légèrement passé

Cette publication réunit des études littéraires que Zola publia dans la revue de Saint-Pétersbourg, Le Messager de l'Europe.

Alphonse Daudet et Émile Zola se rencontrèrent en 1866, quand ils collaborèrent à L’Événement. Ils sont nés la même année, en 1840, et sont tous les deux méridionaux. En 1866, Zola n'a encore rien publié, il est journaliste, alors que Daudet est déjà un auteur à succès. L'Événement publie ses premières Lettres de mon moulin en feuilleton pendant l'été 1866, sous le titre de Chroniques provençales. Zola et Daudet se perdent de vue quand le journal fait faillite mais se retrouvent chez l’éditeur Charpentier, en 1872. Ils deviennent dès lors de très proches amis.

Ensemble, avec Flaubert, ils fondent les dîners mensuels "des auteurs sifflés" au café Riche, boulevard des Italiens, car tous s’étaient essayés au théâtre sans succès. Ces dîners, auxquels s’ajoutèrent Ivan Tourgueniev et Edmond de Goncourt devinrent le "dîner Flaubert" du dimanche (également appelé "dîner des Cinq"), qui se réunit régulièrement, de 1874 à la mort de Flaubert, en 1880.

Dans les Annales de la Patrie (1876), Zola publie une courte autobiographie où il cite ses principaux amis, et qui deviendra plus tard sa Note biographique à l'intention de Daudet :

"Je vis très à l'écart, dans un quartier éloigné, au fin fond des Batignolles. J'habite une petite maison avec ma femme, ma mère, deux chiens et un chat. Si quelqu'un passe me voir le jeudi soir, il s'agit surtout d'amis d'enfance qui sont presque tous des Provençaux. Je sors le moins possible. Comme écrivains, je ne fréquente que Flaubert, Goncourt et Alphonse Daudet. Je me suis éloigné de tout, exprès, pour travailler le plus tranquillement possible".

En 1881, Zola consacra soixante-seize pages à son ami dans Les Romanciers naturalistes. À la mort d'Alphonse Daudet en décembre 1897, Zola fait partie des amis qui tiennent les cordons du poêle. Il prononce également l'éloge funèbre de son ami : "Nous étions quatre frères [avec les Goncourt], trois sont partis déjà, et je reste seul".

Daudet était à la fois très populaire en France et universellement reconnu. Il comptait Tchekhov parmi ses nombreux lecteurs : "Si vous entrez en effet dans le cabinet de travail du charmant pavillon [à Melikhovo] où Tchekhov écrivit La Mouette, le premier objet qui vous saute aux yeux est une magnifique photographie encadrée d'Alphonse Daudet accrochée au mur, juste au-dessus de la place où s'asseyait Tchekhov" (Tchekhov et la France, p. 102). Un exemplaire de Nana, jumeau de celui-ci (même envoi, même destinataire, même cachet et même reliure), faisait partie de la collection Renaud Gillet (Londres, 27 octobre 1999, n° 49). Nous connaissons aussi, de la même provenance, un exemplaire des Romanciers naturalistes.

BIBLIOGRAPHIE : 

Clouzot, Guide du Bibliophile français, p. 280 -- Vicaire, Manuel de l’amateur de livres du XIXe siècle, VII, col. 1221