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ZOLA, Émile

Germinal

Paris, Charpentier, 1885

ENVOI D'ÉMILE ZOLA À ALPHONSE DAUDET, SUR SON CHEF-D’OEUVRE. ALPHONSE DAUDET FUT L’UNE DES GRANDES AMITIÉS LITTÉRAIRES DE ZOLA QUI LUI CONSACRA UN CHAPITRE ENTIER DANS LES ROMANCIERS NATURALISTES (1881).

RELIURE AU DOS DE CHAGRIN VERT, TYPIQUE DE CELLES D’ALPHONSE DAUDET

ÉDITION ORIGINALE
In-12 (172 x 111mm)
ENVOI (à l'encre brune, sur le faux-titre) :

À Alphonse Daudet,
son ami,
Émile Zola

RELIURE DE L'ÉPOQUE. Dos en chagrin vert, plats de papier marbré
PROVENANCE : Alphonse Daudet (envoi ; cachet ; vente Daudet, Paris, 1941)

Alphonse Daudet et Émile Zola se rencontrèrent en 1866, quand ils collaborèrent à L’Événement. Ils sont nés la même année, en 1840, et sont tous les deux méridionaux. En 1866, Zola n'a encore rien publié, il est journaliste, alors que Daudet est déjà un auteur à succès. L'Événement publie ses premières Lettres de mon moulin en feuilleton pendant l'été 1866, sous le titre de Chroniques provençales. Zola et Daudet se perdent de vue quand le journal fait faillite mais se retrouvent chez l’éditeur Charpentier, en 1872. Ils deviennent dès lors de très proches amis.

Ensemble, avec Flaubert, ils fondent les dîners mensuels "des auteurs sifflés" au café Riche, boulevard des Italiens, car tous s’étaient essayés au théâtre sans succès. Ces dîners, auxquels s’ajoutèrent Ivan Tourgueniev et Edmond de Goncourt devinrent le "dîner Flaubert" du dimanche (également appelé "dîner des Cinq"), qui se réunit régulièrement, de 1874 à la mort de Flaubert, en 1880.

Dans les Annales de la Patrie (1876), Zola publie une courte autobiographie où il cite ses principaux amis, et qui deviendra plus tard sa Note biographique à l'intention de Daudet :

"Je vis très à l'écart, dans un quartier éloigné, au fin fond des Batignolles. J'habite une petite maison avec ma femme, ma mère, deux chiens et un chat. Si quelqu'un passe me voir le jeudi soir, il s'agit surtout d'amis d'enfance qui sont presque tous des Provençaux. Je sors le moins possible. Comme écrivains, je ne fréquente que Flaubert, Goncourt et Alphonse Daudet. Je me suis éloigné de tout, exprès, pour travailler le plus tranquillement possible".

En 1881, Zola consacra soixante-seize pages à son ami dans Les Romanciers naturalistes. À la mort d'Alphonse Daudet en décembre 1897, Zola tient les cordons du poêle. Il prononce l'éloge funèbre de son ami : "Nous étions quatre frères [avec Goncourt et Flaubert], trois sont partis déjà, et je reste seul". Daudet était à la fois très populaire en France et universellement reconnu. Il comptait Tchekhov parmi ses nombreux lecteurs : "Si vous entrez en effet dans le cabinet de travail du charmant pavillon [à Melikhovo] où Tchekhov écrivit La Mouette, le premier objet qui vous saute aux yeux est une magnifique photographie encadrée d'Alphonse Daudet accrochée au mur, juste au-dessus de la place où s'asseyait Tchekhov" (Tchekhov et la France, p. 102). Un exemplaire de Nana, jumeau de celui-ci (même envoi, même destinataire, même cachet et même reliure), faisait partie de la collection Renaud Gillet (Londres, 27 octobre 1999, n° 49).

BIBLIOGRAPHIE : 

H. Clouzot, Guide du bibliophile français, p. 278 -- J. de Proyart, "Tchekhov et Daudet", in Tchekhov et la France, Paris, Institut d'études slaves, 1992, p. 102