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Le Coffret de santal
EXEMPLAIRE EN RELIURE CONTEMPORAINE
ÉDITION EN PARTIE ORIGINALE, augmentée de 46 pièces nouvelles
In-8 (185 x 120mm)
TIRAGE unique sur vélin
RELIURE VERS 1890. Dos de veau gris souris, dos à nerfs orné, couverture conservée, tête dorée, quelques témoins conservés
Cette édition est la seconde du seul recueil publié par Charles Cros de son vivant, et la plus complète. Il publia ses premiers poèmes dans le Parnasse contemporain, fréquenta les cercles et cafés littéraires de la bohème de l'époque (Cercle des poètes Zutistes – qu'il avait créé –, Vilains Bonhommes, Hydropathes), ainsi que le salon de Nina de Villard qui fut sa maîtresse jusqu'en 1877. De rage, Cros a d'ailleurs supprimé sur cette seconde édition la dédicace imprimée à la courtisane qui figurait en tête de l'édition de 1873.
Touche-à-tout de génie, Charles Cros demeure pour l'histoire l'inventeur de la photographie en couleurs et celui du phonographe, dont il expose la théorie en 1879. Mais, pour cette dernière invention, il se fera griller au poteau par l'Américain Edison qui réussira les démonstrations pratiques et déposera un brevet. Brancardier pendant la Commune, c'est Cros qui, en septembre 1871, ira avec Verlaine accueillir à la gare de l'Est Rimbaud, qu'il manquera, mais retrouvera ensuite chez les Mauté. Il l'hébergera pendant une quinzaine de jours au cours desquels Rimbaud devait lacérer une revue contenant des poèmes de son hôte. Miné par l'alcool et la maladie, Cros mourra en 1898 et ne reprendra son véritable rang de poète que grâce aux surréalistes. Ils rendirent justice à son esprit multiforme et visionnaire. René Char écrivit : "C'est une joie de mettre un moment sa main dans celle de ce fin compagnon du crépuscule, de ce dévaleur de pentes chimériques au bas desquelles vous attend, sur les lèvres d'un amour léger, le poème impromptu du bien-être mélancolique."
Les pièces qui composent le recueil sont d'inspirations fort diverses. À côté de poèmes sentimentaux et amoureux, on trouve le très beau Fleuve, illustré par Manet dans une belle édition séparée, et le fameux Hareng-saur, ce monologue que Cros récitait dans de celèbres cabarets parisiens comme le Chat noir.
L. Carteret, Le Trésor du bibliophile, I, p. 460