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ZOLA, Émile

Le Docteur Pascal

Paris, Bibliothèque-Charpentier, 1893

BON EXEMPLAIRE SUR HOLLANDE, RELIÉ À L’ÉPOQUE PAR DURVAND, NON ROGNÉ ET AVEC DE LARGES TÉMOINS

ÉDITION ORIGINALE

In-8 (190 x 140mm)
ILLUSTRATION : tableau généalogique dépliant des Rougon Macquart

RELIURE DE L’ÉPOQUE SIGNÉEE DE DURVAND. Demi maroquin brun à coins, dos long, couverture et dos conservés, non rogné, témoins conservés

Quelques pâles brunissures

Zola avait dressé en 1868 et en 1869 un arbre généalogique des Rougon Macquart. Il sera publié sous sa version définitive en 1893, lors de la parution du Docteur Pascal. Chaque membre possède trois caractéristiques : un bref résumé chronologique de sa vie, ses tendances héréditaires, son métier. Pour l'hérédité, Zola s'est inspiré des travaux de Claude Bernard à qui il emprunte des termes tels que “élection” (ressemblance exclusive avec l'un des deux parents), “mélange soudure” (fusion des traits du père et de la mère dans le même produit) ou “innéité” (absence de traits héréditaires).

Voici la description de trois personnages parmi les plus célèbres : Gervaise (L’Assommoir), née en 1828, a deux garçons d'un amant, Lantier, dont l'ascendance compte des paralytiques, qui l'emmène à Paris et l'y abandonne ; elle épouse en 1852 un ouvrier, Coupeau, de famille alcoolique, dont elle a une fille ; meurt de misère et d'ivrognerie en 1869. Élection du père. Conçue dans l'ivresse. Boiteuse. Blanchisseuse. Étienne Lantier (Germinal) : né en 1846. Mélange soudure. Ressemblance physique de la mère, puis du père. Mineur. Vit à Nouméa, puis à Montsou. Jacques Lantier (La Bête humaine) : né en 1844, meurt en 1870 d'accident. Élection de la mère. Ressemblance physique du père. Hérédité de l'alcoolisme se tournant en folie homicide. État de crime. Mécanicien. Ces théories sur l'hérédité sont longuement exposées dans le Docteur Pascal. Il s'agissait pour Zola d'affirmer que, dans le roman naturaliste, il n'y a plus de barrière entre science et littérature. Ces conceptions voisinaient celles de la théorie de la dégénérescence alors très en vogue dans les milieux scientifiques et médicaux.

Les détracteurs de Zola se sont moqués de son arbre. Alphonse Daudet aurait dit que, s'il avait possédé un tel arbre, il se serait pendu à sa plus haute branche

BIBLIOGRAPHIE : 

M. Clouzot, Guide du bibliophile français, p. 279