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FLAUBERT, Gustave

Salammbô

Paris, Michel Lévy frères, libraires éditeurs, 1863

SUPERBE LETTRE INÉDITE DE GUSTAVE FLAUBERT À JEANNE DE TOURBEY, COMTESSE DE LOYNES, ÉGÉRIE DU TOUT-PARIS LITTÉRAIRE ET DONT FLAUBERT FUT ÉPERDUMENT ÉPRIS.

AVEC CE TON INIMITABLE DU FLAUBERT ENJOUÉ QUI LA QUITTE D’UN TRAIT DE PLUME : “À BIENTÔT, ANGE QUE VOUS ÊTES, VOTRE VIEUX FIDÈLE”

In-8 (225 x 144mm)
ÉDITION ORIGINALE. Sans les corrections apportées à la seconde édition parue sous la même date à quelques semaines d'intervalle seulement : avec les fautes non corrigées effraya pour effrayèrent à la ligne 24 de la page 5 et le mot Syssite orthographié Scissite page 251
RELIURE DE L'ÉPOQUE. Dos à nerfs et coins de maroquin bleu, décor doré sur le dos et filets dorés sur les plats, plats en papier marbré, tranches mouchetées
PIÈCE JOINTE : LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉEE de Gustave Flaubert, 1 p. in-8 sur papier de deuil (200 x 130mm), après le 6 avril 1872, date de la mort de la mère de Flaubert
vendredi soir
ma chère belle,
Je n’ai pas été vous voir depuis longtemps parce que toutes les fois que je sors je suis re-grippé. Mon aspect est miteux, et je ne veux pas vous infliger le spectacle de ma personne. Et puis, je croyais que vous n’étiez à Paris que vers la fin de la semaine, - ce qui diminuait les chances de vous rencontrer.
Mais à bientôt, - Ange que vous êtes !
Votre vieux fidèle
Gve Flaubert

Cette lettre de Flaubert à Jeanne de Tourbey, comtesse de Loynes, est inédite, comme nous l’a confirmé M. Yvan Leclerc. Elle n’apparaît pas dans les soixante-huit lettres de l’écrivain à la salonnière publiées par le site de l’Université de Rouen ni, a fortiori, dans l’édition de la Correspondance dans la Bibliothèque de la Pléiade. Elle sera prochainement intégrée au corpus des lettres publiées sur le site de Rouen.

La lettre a dû être écrite par l’écrivain vers le mois de janvier 1873. On sait qu’il respecta l’année entière de deuil à la suite de la mort de sa mère en avril 1872. Flaubert a la grippe et il est “hideux”. On retrouve ces deux indices dans une lettre à George Sand du même mois de janvier 1873 : “Chère maître, quand je serai guéri de ma grippe, j’irai vous voir. - Mais actuellement je souffre trop & je suis, d’autre part, hideux avec ma toux & mes mouchoirs de poche”

La "demi-mondaine" Marie-Anne Detourbay (1837-1908), née dans une famille champenoise très pauvre, dut son ascension sociale spectaculaire à la bienveillance d'Alexandre Dumas fils et à la protection de Sainte-Beuve. Elle appuya sa carrière sur un prestigieux contingent d'amants lettrés ou fortunés parmi lesquels se distinguent le diplomate ottoman Khalil Bey – commanditaire de L'Origine du monde de Gustave Courbet –, Jules Lemaître et Ernest Baroche, fils d'un ministre de Napoléon III, qu'elle épousa. Elle hérita de son immense fortune en 1870, environ 800.000 francs-or. Et deux ans plus tard, elle put épouser Victor Edgar, comte de Loynes, qui partit assez vite pour l’Amérique, la laissant seule à Paris… Elle fut peinte par Amaury-Duval dans un portrait saisissant de beauté sombre, qui se trouve au Musée d’Orsay. À ce portrait, on donne parfois son surnom, celui de la “Dame aux violettes”.

Flaubert fit sa connaissance à l'époque où il fréquentait Madame Sabatier. Il dîna avec elle à plusieurs reprises au cours des années 1860, le plus souvent en compagnie des Goncourt, de Théophile Gautier et de la Princesse Mathilde qui eut d'ailleurs l'occasion de lui reprocher, en 1868, cette fâcheuse fréquentation. Il la rencontrera encore au moins deux fois en 1872, lors de ses rares sorties de Croisset, accompagné de Gautier et de Tourgueniev notamment.

BIBLIOGRAPHIE : 

L. Carteret, Le Trésor du Bibliophile romantique et moderne, I, p. 266 -- M. Clouzot, Guide du Bibliophile français, p. 121

WEBOGRAPHIE : 

(https://flaubert.univ-rouen.fr/jet/public/correspondance/feuilletage.php ?t=D&sens=T&c=LOYN)