Trois contes

Paris, Georges Charpentier, 1877

ENVOI DE GUSTAVE FLAUBERT À ALICE MARIE ANGÈLE PASQUIER, DITE “MADAME PASCA”.

AVEC UNE BELLE LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE DE FLAUBERT À IVAN TOURGUENIEFF : “PARLEZ-MOI DE LA RUSSIE. CETTE HORRIBLE GUERRE NE FINIRA DONC PAS !”

ÉDITION ORIGINALE

In-12 (174 x 109 mm)
COLLATION : (2) ff., 248 pp., (2) ff.

ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ :

à Me A. Pasca
Gve Flaubert
qui profite de l’occasion pr se
mettre à ses genoux

PIÈCE JOINTE : lettre autographe signée de Gustave Flaubert à Ivan Tourguenieff : “un mot, seulement, cher ami, pour vous dire que je me suis présenté chez vous avant-hier samedi. Après-demain, je commence les excursions de B[ouvard] et P[écuchet], qui vont bien durer une quinzaine. J’espère avoir une lettre de vous, à mon retour. Que pensez-vous du nouveau roman de Daudet ? Lisez, je vous en prie, Les Amours de Philippe d’Octave Feuillet. Quel néant ! À quand le mariage de Mlle Viardot ? & quand nous verrons-nous ? Vous savez bien que je ne veux pas de vous à Croisset, si c’est pour 24 ou 48 heures. Un séjour si minime me coupe ma jouissance. Je vous embrasse, votre vieux qui vous chérit, Gve Flaubert. Parlez-moi de la Russie. Cette horrible guerre ne finira donc pas !”, Croisset, lundi soir [17 septembre 1877], 1 p. in-8, encre brune. PROVENANCE : timbre à sec de la “collection Viardot”

RELIURE DE L’ÉPOQUE. Dos long de veau bleu nuit à filets dorés, plats de papier marbré bleu, tranches jaspées

Très légères usures sur la reliure

Alice Marie Angèle Pasquier, née Alix Séon (1833-1914), fut une comédienne dramatique à succès. Elle étudia d’abord le chant (l’encyclopédiste Gustave Vapereau la qualifiait de “chanteuse d’une supériorité remarquable”) avant de se consacrer au théâtre, après la mort de son mari Alexandre Pasquier. Elle débuta en 1874 dans la comédie Demi-monde d’Alexandre Dumas fils, sous le pseudonyme de “Madame Pasca”, qui deviendra son nom de scène. En 1870, elle quitta le théâtre du Gymnase pour le théâtre impérial Michel à Saint-Pétersbourg, avant de revenir à Paris en 1874. Alice Pasca est avec Léonie Brainne et Valérie Lapierre, l’un des “trois anges” protecteurs de Flaubert, selon sa propre formule. L’actrice fut aussi l’une des maîtresses de Guy de Maupassant, fils spirituel de Flaubert.

Gustave Flaubert et Ivan Tourguenieff se sont rencontrés en février 1863 à un dîner où se réunissaient critiques et auteurs. Tourguenieff traduisit en russe Trois contes. Il essaya d’aider Flaubert à la fin de sa vie en écrivant au président Gambetta pour lui faire obtenir un poste à la Bibliothèque Mazarine. Sans succès.

BIBLIOGRAPHIE :

M. Clouzot, Guide du bibliophile français, p. 122 -- L. Carteret, Le Trésor du bibliophile, I, p. 269 -- G. Vicaire, Manuel de l’amateur de livres du XIXe siècle, III, 730 -- G. de Maupassant, Œuvres complètes. Chroniques, I (1876 - mars 1882), Paris, 2019, éd. M.-F. Melmoux-Montaubin et A. Geisler-Szmulewicz, notice “Madame Pasca”, p. 295 -- G. Flaubert, Correspondance, V, Paris, La Pléiade, 2007, éd. J. Bruneau et Y. Leclerc, p. 298 (lettre publiée)