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Estimation d'un livre ou d'un manuscrit
Memorandum
SEUL MANUSCRIT AUTOGRAPHE CONNU DU QUATRIÈME MEMORANDUM DE BARBEY D’AUREVILLY.
CE MANUSCRIT, QUE FIT RELIER BARBEY POUR SON PROPRE USAGE, ÉTAIT INCONNU JUSQUÀ AUJOURD’HUI
MANUSCRIT AUTOGRAPHE du quatrième Memorandum interfolié dans un exemplaire imprimé du troisième Memorandum (voir supra), le tout formant un seul volume
In-8 (152 x 117mm)
COLLATION DU MANUSCRIT : 38 pages autographes de Barbey d’Aurevilly, à l’encre brune et rouge. Une vingtaine de lignes à la page. Ratures, croix et flèches. La première et la dernière page du manuscrit sont écrites chacune au recto seul d’un feuillet. Les trente-six autres pages - formant le corps du manuscrit - occupent le recto et le verso de mêmes feuillets. Chacun des feuillets du manuscrit est régulièrement interfolié avec un feuillet imprimé du Memorandum de 1856, depuis le faux-titre jusqu’à la page imprimée foliotée 36. A partir de la page 37, les feuillets interfoliés sont restés blancs, le manuscrit étant terminé en vis-à-vis de la page 36, hormis une toute dernière page autographe qui clôt l’exemplaire. Correction autographe sur la page p. 83 du texte imprimé.
[AVEC, interfolié au manuscrit :] Memorandum. Caen, Imprimerie de A. Hardel, 1856. Édition originale. 107 pp. TIRAGE : “ce volume imprimé à petit nombre ne se vend pas”
RELIURE DE L’ÉPOQUE. Percaline prune, décor doré, filets aux angles et le long du dos, dos à nerfs orné, doublure et gardes de papier moiré, tranche supérieure dorée
PROVENANCE : Bernard Malle (cachet)
Le quatrième Memorandum parut en revue, dans Le Nain jaune, les 15, 22 et 25 août 1866 soit huit ans après sa rédaction. Il fut ensuite édité en volume avec les autres Memoranda (titre du volume), en 1883, avec une préface de Paul Bourget.
Ce manuscrit du quatrième Memorandum est le seul aujourd’hui connu. Il était resté inconnu jusqu’à présent. Jacques Petit, éditeur des Œuvres de Barbey d’Aurevilly dans la collection de la Pleiade, en 1966, indique, à propos de ce Memorandum : “On n’en connaît pas le manuscrit ; ainsi ignore-t-on si le texte publié n’a pas été transformé”. Cinquante ans plus tard, en 2015, Philippe Berthier ne signale aucun manuscrit de ce quatrième Memorandum au moment où il publie une nouvelle édition intégrale des Memoranda.
Parmi les différences notables entre le manuscrit et le texte imprimé, signalons tout de suite les deux extraordinaires pages aurevylliennes, liminaire et conclusive dudit manuscrit. Elles sont entièrement inédites :
[Premier feuillet].
“I.
Voici qui paraîtra une inconséquence à la tête de ce petit volume, - la plus grande fatuité, en fait de femmes comme en fait de voyages, serait de n’en parler jamais.
II.
On ne serait pas Voyageur, si on était encore plus aristocratique que l’on est. Il y a quelque chose de démocratique en effet dans les voyages, un amour savant des majorités… qu’il faut méprier.
III.
[Dernier feuillet].
“Je veux bien dire du mal, - même le plus grand mal des êtres que j’aime, mais je prendrai de l’humeur, si tu en dis, toi, avec la plus juste raison - Voilà les affections !
Ô grand Comique, il fallait rire plus amèrement encore quand tu fis la femme de Sganarelle ! - et je veux être battu, moi !”
Le manuscrit est daté du 16 septembre 1858. L’exemplaire imprimé dans lequel il est interfolié a été édité en 1856. Une des questions essentielles est de savoir qui a fait relier ce manuscrit et quand ? On peut affirmer que Barbey d’Aurevilly fit interfolier un exemplaire de son dernier Memorandum imprimé avec des feuillets blancs avant son voyage à Port-Vendres, se plaçant ainsi dans la continuité d’une pratique stendhalienne. L’exemplaire fut relié avant de servir de journal - ou nouveau Memorandum. Plusieurs indices confortent cette affirmation : l’encre du manuscrit a déchargé par endroit sur la page imprimée en vis-à-vis (par exemple, pages 6, 11, 15 ou 27). Les feuillets du manuscrit n’ont pas été rognés, les mots en bout de ligne penchent sur le papier quand la place manque. Le manuscrit est organisé comme un livre relié dès le départ, avec une page liminaire et une toute dernière note rejetée à la fin du volume (cf. les deux fragments signalés supra), après les feuillets restés blancs en réserve. Si le relieur avait réalisé une reliure a porteriori, il n’aurait pas pris la peine de conserver ces feuillets blancs non utilisés.
Ce Memorandum relate le séjour de Barbey d’Aurevilly auprès de sa maîtresse, la baronne de Bouglon, à Port-Vendres.
BIBLIOGRAPHIE : Jules Barbey d’Aurevilly, Memoranda, édition établie par Philippe Berthier, Paris, 2015, pp. 383-402 -- Barbey d’Aurevilly, Œuvres romanesques complètes, Paris, 1966, II, pp. 1077, 1553 et suiv.