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Cours de philosophie positive
REMARQUABLE EXEMPLAIRE AVEC CINQ ENVOIS D'AUGUSTE COMTE À "SON AMI" CHARLES BONNIN.
TEXTE FONDATEUR DU POSITIVISME.
PRINTING AND THE MIND OF MAN (N° 295) : “ONE OF THE MAJOR DOCUMENTS OF SECULAR PHILOSOPHY”
ÉDITION ORIGINALE
6 volumes in-8 (200 x 122mm).
Un tableau synoptique des cours replié dans le premier volume
ENVOIS (à l'encre brune sur les faux-titre) :
À M. Bonnin, hommage de l'auteur. A. Comte (vol. I) ;
L'auteur à son ami M. Bonnin, Paris, le 26 mai 1835, A. Comte (vol. II) ;
À mon ami M. Bonnin. Paris, le 13 mars 1838, A. Comte (vol. III) ;
l'auteur à son ami M. Bonnin. Paris, le 30 juillet 1839. A. Comte (vol. IV) ;
l'auteur à son ami M. Bonnin. Paris, le 3 juin 1841. A. Comte (vol. V)
RELIURES UNIFORMES SIGNÉES DE LOISELLIER. Maroquin vert à long grain, dos à nerfs, tranches dorées
Auguste Comte publie les volumes de son Cours de philosophie positive entre 1830 et 1842, après avoir subit une grave dépression puis fait un séjour de huit mois à l'hôpital d’Esquirol. L’ancien secrétaire de Saint-Simon développe sa célèbre loi des trois états, ayant pour fondement les sciences positives que sont les mathématiques et la physique. Leur tâche est d’ "éliminer les spéculations métaphysiques abstraites, établir les critères de la rationalité des savoirs, et comprendre les lois de l'organisation sociale". Le scientifique étudie désormais la société selon des lois rationnelles. Ce qu’en 1839 Auguste Comte nomme "sociologie".
“His attempt to link up all science, to relate its development to the progress of society, and to combine it with a system of improvement with humanity in place of an external supreme being, is still one of the major documents of secular philosophy”(PMM 295)”
S’intéressant particulièrement à la médecine, Charles Bonnin (1772-1846), dédicataire de ces volumes, fit la connaissance d’Auguste Comte après avoir lu son article sur Broussais en 1829. Grand admirateur de Montesquieu, Mably, Fénelon et Corneille, Bonnin se livra exclusivement à l’étude de la politique, de l’histoire et de la philosophie. Fervent républicain, il sera condamné à treize mois de prison en 1822 pour ses écrits sur la politique et la religion. Outre de nombreux écrits, il publia quatre ouvrages : Principes d’administration publique (1807), Traité du droit naturel de l’Homme et des Nations (1808), Considération politiques et morales sur les constitutions et Histoire de la révolution européenne (1815).
La rencontre du scientifique sociologue et du "vieux conventionnel" (Comte, lettre à Barbot du 29 octobre 1846) donna lieu à une amitié durable et à une admiration inconditionnelle. Les rares fois qu’il quitta ses arrondissements de Paris, Comte alla en retraite se reposer chez Bonnin à Bourg-la-Reine où le recevaient sa femme et sa fille. Bonnin, bien que de vingt cinq ans l’ainé de Comte, se considérait comme l’élève de ce dernier, allant jusqu’à cesser d’écrire ses propres livres. À la mort de Bonnin en 1846, Comte regretta celui qui fut "un énergique vieillard qui [lui] paraissait le type spontané de l’affinité profonde que le positivisme peut trouver dans le pur esprit de la révolution" (lettre à Barbot). Dans la préface du Système de politique positive, Comte écrit encore à propos de Bonnin qu’il était "un énergique révolutionnaire, digne ami du Grand Carnot, qui aurait pu être [s]on père, s’honora, pendant sa noble vieillesse, de devenir [s]on premier disciple, en dénigrant trop ses propres écrits". Comte avait dans sa bibliothèque au moins un ouvrage de Bonnin, Abrégé des principes d’administration (1829).
Le relieur Loisellier exerça à Paris de 1847 à 1905. Il avait débuté chez Gruel. On ne saurait trop souligner la rareté d’un tel exemplaire du Cours de philosophie positive.
PMM 295 -- Henri Gouhier, La Vie d'Auguste Comte, Paris, 1997 -- Fléty, Dictionnaire des relieurs français, p. 11