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Introduction au catalogue n°16
“LISEZ LAPLANCHE” (JACQUES LACAN)
L'ENSEMBLE DES LIVRES EST DISPONIBLE SUR LE PDF DU CATALOGUE.
Dans le premier volume de ses Entretiens 1980-1994, tout juste paru (octobre 2024) pour le centenaire de sa naissance, Jean Laplanche (1924-2024) donne en quelques phrases les raisons de son intérêt pour la psychanalyse :
“Je suis normalien, philosophe de formation. Mais j’ai trouvé dans la psychanalyse un biais qui renouvelle la pensée de l’être humain. Cela dit, je reste sans doute tout autant philosophe que psychanalyste. À cette époque, pendant les années 1940, la psychanalyse était encore une nouveauté et les gens ne s’y intéressaient pas tellement en France. À la fin de la guerre, j’ai eu une bourse pour Harvard et je me suis définitivement tourné vers la psychanalyse. En rentrant en France [1947], j’ai commencé une analyse avec Lacan dont je ne connaissais pas encore les théories. Ferdinand Alquié, un de mes maîtres en philosophie, m’avait conseillé d’aller le consulter. Je suis resté pendant des années en dehors des débats institutionnels. Lacan qui était d’orientation très médicale m’a conseillé de suivre une formation en médecine. Il adorait qu’on l’appelle “le docteur Lacan”. Les études de psychiatrie étaient notamment la voie qui permettait l’abord des psychoses, en donnant un accès institutionnel de plein droit. Malgré tout, la médecine, tout comme l’université, la traduction de Freud, tout cela ce ne sont que des péripéties parmi d’autres. L’essentiel c’est de repenser les fondements de la psychanalyse” (pp. 217-218).
Jean Laplanche nait en 1924, dans une famille de vignerons bourguignons, propriétaires du Château de Pommard. En 1941, il quitte Beaune et prépare son admission à l’École Normale Supérieure au lycée Henri IV. Jean-Bertrand Pontalis rapporte l’effet que lui fit Laplanche quand il le rencontra : “J’ai connu Jean en 1941. À cette époque, le jeune Laplanche venait de finir ses études au lycée de Beaune et se lançait à la conquête de Normale Sup. Je me souviens qu’il n’avait pas étudié le grec pendant le secondaire. Il a rattrapé le niveau en à peine trois mois !” (Le Bien Public, 13 mai 2012). En 1943-1944, Jean Laplanche participe activement à la Résistance, à Paris et en Bourgogne. Il intègre l'École Normale Supérieure en 1944-1945 où il suit les cours de philosophie de Jean Hippolyte, Gaston Bachelard et Maurice Merleau-Ponty, puis file à Harvard (1946-1947). En 1950, Jean Laplanche obtient l’agrégation de philosophie.
La philosophie, par sa “démarche” ou “méthode”, forme l’assise d’une pensée qu’il appliquera singulièrement à la psychanalyse : “ce qui m’intéresse chez les philosophes c’est, plus que le contenu, la démarche” (Entretiens, p. 107). Hegel et la “contradiction” sont qualifiés par Laplanche comme “ma tradition de base, avant que je ne lise Freud, ma tradition philosophique est une tradition d’approfondissement de Hegel” ; et de rappeler que “c’est un thème profondément hégélien que pour trouver la vérité de quelque chose il faut aller la chercher dans le plus d’extérieur à cette chose-là [… ] La vérité du concept n’est pas en lui-même, mais il faut aller chercher ce qui apparaît comme le plus contradictoire avec lui, et le plus extérieur, et le plus étranger. Ça c’est profondément dialectique, et Hegel” (Ibid., p. 72). La méthode de Laplanche se caractérise par le fait qu’il prend et reprend ses thèmes dans des perspectives différentes, qu’il les confronte dans une dynamique de travail qui lui est propre. Laplanche décrit souvent cette méthode par l’image d’une “spirale” :
“Quand j’emploie le terme de “spirale” pour caractériser ma démarche, je vais dans le même sens, savoir qu’on ne cesse de tourner autour d’une chose avant de finir par progresser. Nous tournons tous en rond et c’est déjà heureux qu’en tournant tous en rond, on puisse changer de niveau. Aller d’un plan à l’autre, c’est le maximum dans la créativité” (ibid.)
Nous soulignons la qualification de “déjà heureux”.
Jean Laplanche commence en 1947, une analyse avec Jacques Lacan qui lui conseille d’entreprendre des études de médecine - ce qu’il fait après avoir obtenu son agrégation de philosophie. Laplanche suit les séminaires de Lacan dès 1953. En 1959, Jean Laplanche, parfait germaniste, termine une thèse sur Hölderlin qui sera publiée deux ans plus tard sous le titre Hölderlin et la question du père (cf. infra). Il commence à traduire en français, avec Jean-Bertrand Pontalis, plusieurs textes de Freud. La très grande connaissance de Freud qu’a Laplanche lui offre la possibilité d’une critique particulièrement efficace, qu’il nommera “fidèle infidélité” au fondateur de la psychanalyse, sans doute en souvenir des traductions littéraires du XVIIe siècle appelées “Belles infidèles”.
Au début des années 1960, la crise institutionnelle créée autour de la pratique analytique de Jacques Lacan conduit Jean Laplanche ainsi que plusieurs autres (J.-B. Pontalis, Piera Aulagnier, Joyce McDougall et André Green, cf. infra) à se séparer de Lacan pour développer leurs propres pensées, inspirées avant tout par un retour à une pratique clinique. Jean Laplanche date du colloque de Bonneval, en 1960, son point de rupture avec Jacques Lacan. Serge Leclaire et Laplanche firent lors de ce colloque une communication intitulée L’inconscient : une étude psychanalytique (voir infra) mettant en cause l’idée canonique de Lacan selon laquelle “l’inconscient est structuré comme un langage”. Jean Laplanche reprend en l’inversant la formule de Lacan : “l’insconscient est comme un-langage-non-structuré : une mécanique affolée”.
Laplanche réfute donc le soi-disant primat du signifiant sur l’inconscient, ce qu’il précise, dans ses Entretiens (p. 248) :
“depuis Bonneval, j’ai indiqué qu’à mon avis, la réalité de l’inconscient n’était pas celle d’un langage structuré. C’est donc sur ce point d’oppositions entre l’inconscient et le langage en tant que structure que je me suis situé par rapport à Lacan, puisque, selon moi, la structuration viendrait du côté du conscient et du refoulement, et que ce n’est pas sous l’angle du langage que l’inconscient serait structuré [… ] Ce que je veux dire par “non structuré”, c’est que le propre du refoulement et de l’inconscient est de détruire les liens structurés. Ainsi, l’inconscient, en tant que refoulé, est précisément à l’opposé du langage”.
En 1964, Jean Laplanche est l’un des fondateurs, avec Jean-Bertrand Pontalis de l’Association psychanalytique de France. Cela signifie se démarquer à la fois de la Société psychanalytique de Paris créée en 1926 (la première) et du groupe des lacaniens formé en 1953. La rupture est autant institutionnelle que théorique. Laplanche rendra cependant hommage à l’un de ses premiers maîtres :
“Lacan, l’homme, le maître, a été un extraordinaire stimulateur de pensée et de recherche au sein d’un monde postfreudien ronronnant” (J. Laplanche, De Lacan à Freud).
Laplanche rappelle que Lacan et lui gardèrent toujours de bonnes relations :
“Je garde beaucoup d’affection pour Lacan. Il ne m’a jamais fait que du bien, donc je n’ai aucun reproche personnel à lui faire. Bien sûr, je me suis éloigné de lui, à mesure que j’étais en désaccord avec certaines de ses pensées et de ses pratiques. J’ai été longtemps en analyse avec lui, en fait jusqu’en 1963, au moment de la scission de la Société française de psychanalyse. Donc, cela s’est terminé comme pour tous ceux qui se sont séparés de lui à ce moment-là. C’était dur, mais c’est normal. Il n’a jamais rien dit pour me nuire, et je n’ai jamais rien dit pour lui nuire” (Entretiens, p. 264).
“Faire travailler Freud”
À la différence de Lacan, Laplanche se contente des concepts propres à Freud :
“Lacan a inspiré beaucoup de personnes dans leur lecture de Freud. Mais souvent il était trop libre vis-à-vis de la pensée de Freud. Il introduisait avec trop de légèreté ses propres problèmes, et incluait ses propres concepts. Il travaillait beaucoup plus avec Freud qu’il ne le faisait travailler” (Entretiens, p. 172).
Un projet central de Laplanche est de pousser Freud toujours plus loin, non pas pour le chasser mais pour faire surgir le contradictoire chez lui, au lieu où se trouve ce qui fait tenir la pensée :
“En mettant face à face différentes manières de formuler le même problème, on peut éventuellement réussir à aller au-delà des formulations explicites chez un grand écrivain. C’est ce que j’appelle mettre Freud au travail, contrairement à travailler avec lui” (Entretiens, p. 172).
À l’idée lacanienne du “retour à Freud” (qui serait aussi un “retour vers Lacan”), Laplanche préfère donc le “retour sur Freud”. Le choix de la préposition est capital parce qu’il caractérise toute la spécificité du travail de Jean Laplanche comme il l’explique lui-même à plusieurs reprises dans ses Entretiens :
“Soyons clair : il y a des gens qui travaillent Freud, alors que moi je le fais travailler. En poussant Freud dans ses retranchements, je m’inspire de sa propre démarche” (p. 16).
“Quand on parle d’un meuble qui “travaille”, en menuiserie, c’est qu’il commence à être soumis au soleil ou à l’humidité, et qu’il commence à craquer de tous les côtés, voire à se démanteler. Faire travailler Freud ou faire retour sur Freud c’est précisément le faire craquer, le démanteler pour retrouver ses articulations profondes” (pp. 71-72).
La “démarche” ou “méthode” de Jean Laplanche est donc de comprendre ce qui “travaille” à l’intérieur d’une œuvre. Jean Laplanche nomme “exigence” le principe actif interne à une œuvre :
“J’essaie de définir ce que je nomme l’exigence. Ce qui habite uneœuvre, ce qui la pousse en avant, à travers des formulations souvent contradictoires, des échecs, des refoulements. Pour faire saillir les exigences d’une œuvre, il convient, comme dans la psychanalyse clinique, d’attacher autant d’importance aux grincements, aux achoppements, aux dissimulations même, qu’au discours organisé et synthétique” (p. 38).
Cette démarche s’appuie sur une nouvelle traduction des textes de Freud. Jean Laplanche prend l’exemple de la célèbre phrase de Freud “Das Beispiel ist die Sache selbst” habituellement traduite par “l’exemple est la chose même”. Cependant, remarque Laplanche, “Beispiel” signifie, dans sa construction, “ce qui se joue à côté”, et contient donc l’idée que “ce qui est à côté de la plaque est en plein dans le mille”. Jean Laplanche s’amusera, lors du tournage, en 2002, des Glaneurs et la glaneuse… deux ans après d’Agnès Varda, de l’idée que le psychanalyste est un glaneur qui ramasse justement ce qui a été écarté.
Le Vocabulaire de la psychanalyse
Jean Laplanche possède une connaissance intime et profonde de tout l’œuvre psychanalytique freudien. L’ayant parcouru en tout sens, Laplanche peut en apprécier les équilibres et les ruptures, les avancées et les impasses. De cette démarche découle le Vocabulaire de la psychanalyse.
À l’instigation de Daniel Lagache, Laplanche et Pontalis travaillent pendant plusieurs années au Vocabulaire de la psychanalyse qui paraîtra en 1967 et qui reste l'un des ouvrages majeurs de la psychanalyse, très célèbre et traduit dans de multiples langues (les contrats des traductions sont conservés à la Bibliothèque nationale de France). La traduction anglaise paraît en 1973 sous le titre The Language of Psycho-Analysis :
“c’est surtout grâce à cette version que la renommée de Laplanche a dépassé les frontières de l’Hexagone, y compris en Scandinavie. Avec une extrême attention, les deux écrivains abordent par ordre alphabétique les concepts psychanalytiques. Mais ils n’en viennent pas à donner des définitions univoques aux différents concepts, à supposer que cela soit possible. Le livre tente d’exposer les problèmes posés par les concepts fondamentaux de la psychanalyse, il s’agit donc davantage d’une problématisation que de définitions claires. “Si le livre est considéré comme une encyclopédie ou un dictionnaire, il s’agit manifestement d’un malentendu”, prévient Jean Laplanche. On cherchera vainement une définition ultime de l’angoisse. Au lieu de cela, on trouvera des problématisations des différentes conceptions que Freud a eues sur l’angoisse à travers son œuvre, sans qu’on prenne position pour l’une ou l’autre” (Toberg Foss, in Entretiens, p. 167).
Deux manuscrits de ce Vocabulaire sont aujourd’hui connus, très différents dans leur forme et leur fonctionnalité : le premier consiste en un brouillon d’une centaine de pages en feuilles libres, conservé dans une chemise en papier, à la Bibliothèque nationale de France. Le second, que Jean Laplanche conservait sous la main (ou à portée de main), est classé dans une boite métallique faisant partie de cet ensemble (voir infra).
Jean Laplanche fut désigné naturellement comme le directeur scientifique de la traduction française des Œuvres complètes de Freud, dont le premier volume parut en 1988. La préoccupation de Laplanche est pédagogique. Il a d’ailleurs introduit la psychanalyse à l’université en 1969, à l'université Paris-Diderot (Paris 7), où il dirigea, jusqu’en 1993, le laboratoire de psychanalyse et de psychopathologie. Ses cours ont été publiés en sept ouvrages (Problématiques) dans la collection la “Bibliothèque de psychanalyse” qu’il dirigea aux PUF, à partir de 1973, avec Jacques André.
En 1966, Jean Laplanche a pris la direction avec sa femme Nadine du domaine familial du Château de Pommard. Jusqu'en 2003, année où il céda le domaine, il exploita ses vingt hectares de vignes, vinifiant lui-même ses récoltes. Agnès Varda le filme deux minutes dans sa propriété, pour son documentaire Les Glaneurs et la glaneuse (2000). Un personnage au visage particulièrement sympathique se livre à la caméra :
“Je suis un praticien de l’analyse mais je suis surtout un théoricien de l’analyse, plutôt un philosophe de l’analyse. Ce qui me rend particulier c’est d’avoir essayé de mettre dans la constitution de l’homme “l’autre” en priorité par rapport au sujet, c’est-à-dire, c’est une antiphilosophie du sujet. C’est une philosophie qui montre comment l’homme trouve son origine d’abord dans l’autre”.
Cet “autre”, soit le parent, place l’enfant, dès l’origine, dans ce que Laplanche nomme les “signifiants énigmatiques” - c’est-à-dire un univers adulte qu’on ne parvient jamais à maîtriser complètement et dont “le résidu qui ne se maîtrise pas devient le noyau de l’inconscient. Il reste toujours quelque chose d’immaîtrisable et qui nous empêche d’avancer” (Entretiens, p. 188)
“Garder l’énigme”
Jean Laplanche rappelle quelle est la place du praticien de la psychanalyse, celle d’être garant de l’énigme ou des énigmes originelles de chacun :
“La cure livre le patient à la libre association d’idées et à quelque chose de profondément déstructurant. Nous aidons l’analysant à s’orienter dans ses chaînes d’associations et à faire face à ses monstres personnels [… ] Dernière fonction, le psychanalyste, en restant neutre, doit être garant de l’énigme, il n’est pas là pour lever les énigmes, mais pour aider le patient à progresser, dans sa confrontation avec elles” (Entretiens, p. 226).
L’attitude de Jean Laplanche avec la psychanalyse ne cessa jamais d’être celle du questionnement philosophique. Laplanche se tint aussi éloigné que possible des guerres de chapelles, partageant son temps entre la recherche et la pratique (à l’occasion vinicole). Alors que nul mieux que lui ne maîtrisait les concepts freudiens, il ne se laissa pas emprisonner dans des doctrines et des théories plaquées sur le vivant, cherchant à accompagner au mieux les individus dans leurs questionnements avec eux-mêmes.
Quelques années plus tard, Jean Laplanche souligne encore que, dans tout traitement analytique, l’analyste fait un travail d’analyse, et que le patient est le psychothérapeute, puisque c’est lui qui recompose :
“Le seul psychothérapeute est notre “patient” et plus généralement tout être humain qui se constitue dès ses premiers jours comme sujet d’une histoire en se temporalisant, en mémorisant, en “écrivant” ou récrivant son histoire de façon plus ou moins cohérente” (J. Laplanche, in Le Carnet psy, 108, mai 2006, p. 271).
Laplanche rejette ainsi l’idée d’une psychanalyse utile, soumise à une “pression sociale” et donc contraire à la recherche de liberté :
“L’administration voudrait que la psychanalyse devienne un métier bien codifié [… ] Une psychanalyse se propose comme étant une libération de l’individu, qui ne saurait être prise en compte ni contrôlée au nom d’une quelconque utilité ou fonctionnalité sociale [… ] Il ne sert à rien d’apprendre aux élèves à construire les principaux concepts psychanalytiques après le lycée, car ils n’ont rien sur quoi revenir. Or l’analyse est rétrospective, elle exige un retour. Elle construit en déconstruisant. En tant que telle, elle est excentrée par rapport aux études professionnelles [… ] Je suis radical et aussi très pessimiste. Je suis contre un certain “intégrationnisme”, c’est-à-dire la volonté de confondre la théorie et la pratique psychanalytique… Ceci est totalement contradictoire et revient à se soumettre à la pression sociale pour prescrire toutes les formes d’activités humaines. Il faut montrer que la psychanalyse produit des résultats, alors qu’en fait, elle pourrait ne servir aucun objet spécifique. Il se peut même qu’elle n’aide pas du tout” (Entretiens, pp. 227 et 270-272).
Ce courage de jouer sa vie au risque d’un possible “pas du tout” rejoint celui de Stéphane Mallarmé travaillant “avec mystère en vue de plus tard ou de jamais” (lettre à Paul Verlaine, 16 novembre 1885).
Le fonds Jean Laplanche, conservé au département des Archives et Manuscrits, à la Bibliothèque nationale de France (Réserve cote NAF 28960) comprend trois boîtes. Elles portent respectivement les titres de “Autour de Lacan”, “Vocabulaire de la psychanalyse” et “Vocabulaire de la psychanalyse. Éditions étrangères”.
BIBLIOGRAPHIE : Jean Laplanche, Se faufiler entre les astres… Entretiens 1980-1994, Paris, 2024 (p. 236 pour l’injonction attribuée à Lacan et rapportée par Laplanche : “Lisez Laplanche”). Jean Laplanche, De Lacan à Freud, Paris, 2024)
WEBOGRAPHIE : fondation Jean Laplanche : https://laplanche.org/ -- extraits du fim d’Agnès Varda : https://www.youtube.com/watch ?v=DtLYT9BwikM et https://www.youtube.com/watch ?v=42tcElIq9xs