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Estimation d'un livre ou d'un manuscrit
Journal du Voyage de Michel de Montaigne en Italie Par la Suisse & l’Allemagne, en 1580 & 1581 ; Avec les Notes par M. de Querlon
“MONTAIGNE À CHEVAL”.
AGRÉABLE EXEMPLAIRE DU JOURNAL DE MONTAIGNE, DÉDIÉ À BUFFON PAR SON ÉDITEUR DU XVIIIE SIÈCLE
Première édition au format in-4 (285 x 208mm). Vignette de titre et en-tête sur bois de Papillon
COLLATION : 4 ff. (portrait, titre, dédicace à Buffon), liv (Discours préliminaire), 416 p. (texte)
ILLUSTRATION : portrait gravé par A. de Saint-Aubin représentant Montaigne “au chapeau”
RELIURE DE L’ÉPOQUE. Veau marbré, dos à nerfs orné et doré, tranches rouges
Découvert par hasard, près de deux siècles après sa mort, ce fameux journal est rédigé dans un style au moins aussi libre que celui des Essais, moitié en italien, moitié en français, mêlé d’expressions périgourdines et gasconnes. Cette édition in-quarto, la première en un volume, a été faite d'après le manuscrit, en grande partie de la main de Montaigne, fortuitement retrouvé dans l'ancien château de Montaigne et perdu depuis ; en tête, une longue notice de Mesnier de Querlon retrace les circonstances de la découverte et de la transcription du manuscrit. Cet écrivain a dédié l'ouvrage à Buffon à cause de la ressemblance, selon Mesnier de Querlon entre l’Observateur des esprits, du cœur humain, de lui-même [Montaigne] et le Pline françois [Buffon].
Souffrant de colique et surtout d’une gravelle héréditaire, Montaigne avait entrepris ce voyage autant pour raisons de santé que pour l'agrément. À Venise, il visite les courtisanes, et à l’hôpital de Ferrare le Tasse. À Rome, son livre d’heures lui est confisqué faute d’être conforme à l’usage du diocèse, et au Vatican, le Maître du Palais lui présente ses Essais, qui venaient de paraître, châtiés selon l’opinon des docteurs moines. Une lettre de Bordeaux lui apprenant qu’on l’avait élu maire de cette ville le 1er août précédant, Montaigne repart aussitôt pour rejoindre son poste. Durant ce voyage, il était accompagné de son frère Mattecoulon et du jeune d’Estissac, dont la mère fut la dédicataire, dans le second livre des Essais, du chapitre De l’affection des pères aux enfants.
Ce texte attachant et si important pour la connaissance de Montaigne, resté inédit pendant deux siècles, ne parut qu'en mars 1774 et donna lieu à trois éditions simultanées (in-12 en deux volumes considérée comme la première édition, immédiatement suivie par l’édition in-4 en un volume, puis par l’édition in-12 en trois volumes) toutes imprimées à quelques semaines d’intervalle.
A. Tchemerzine, Bibliographie des éditions originales et rares d'auteurs français, IV, p. 914 -- Ph. Desan, Bibliotheca Desaniana, n° 111