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ROUSSEAU, Jean-Jacques, citoyen de Genève

Œuvres complètes

Paris, Verdière, Sautelet, libraires, 1826

LE ROUSSEAU DE LA GRANDE-DUCHESSE MARIA NIKOLAEVNA OU DU GRAND-DUC MIKHAÏL NIKOLAÏEVITCH DE RUSSIE

Fort volume in-8 (200 x 124mm). Imprimé sur deux colonnes

Titre-frontispice hors-texte dessiné par Desenne et gravé par Dupont

COLLATION : 2 f. n. ch., 1708 pp.

RELIURE PARISIENNE SIGNÉE DE HERING. Veau blond, décor doré et estampé à froid, roulettes et filets en encadrement, dos richement orné et doré, tranches dorées

PROVENANCE : ex-libris au chiffre en capitales cyrilliques “MN” surmonté d’une couronne de grand-duc ou de grande-duchesse. Il est acquis que cet ex-libris marque l’appartenance du livre à un membre de la famille impériale de Russie. Nous ne le retrouvons pas dans les ex-libris impériaux communément rencontrés

La reliure est légèrement frottée et ternie par endroits

L’œuvre de Jean-Jacques Rousseau est ici réunie en un seul volume imprimé sur deux colonnes à des fins pédagogiques et pratiques. C’est un volume utile par son format au programme éducatif d’un grand-duc ou d’une grande-duchesse, facilement disponible dans une bibliothèque.

On remarquera qu’avec ses coins échancrés, cet ex-libris ressemble de très près, par cet aspect, aux ex-libris d’Alexandre Nikolaïevitch, futur Alexandre II (An Important Collection of Russian Books and Manuscripts with Imperial Provenance, Londres, 29 novembre 2012, lot 51, 67, 68, 74) comme à celui de ses frères le grand-duc Constantin Nikolaïevitch (1827-1892 ; même vente, lot 59), ou Mikhaïl Nikolaïevitch (lot 87). Deux enfants ou adolescents impériaux, au chiffre “MN”, peuvent avoir possédé ce livre :

1. Le grand-duc Mikhaïl Nikolaïevitch (1832-1902), vice-roi du Caucase. Mais sa date de publication comme celle de sa reliure sont bien antérieurs à sa naissance et à son adolescence.

2. C’est probablement l’ex-libris de la grande-duchesse Maria Nikolaevna de Russie (1819-1876), avant son mariage avec Maximilien de Leuchtenberg le 2 juillet 1839. Dates de reliure et date de publication correspondent davantage à la jeunesse de cette première fille du Tsar Nicolas Ier. Elle était aussi la préférée de ses enfants.

La grande-duchesse Maria Nikolaevna fit un mariage d’amour avec le duc Maximilien de Leuchtenberg, fils du Prince Eugène de Beauharnais (1781-1824) et de la Princesse Augusta-Amalia de Bavière (1788-1851). Cette dernière s’opposa par tous les moyens à un mariage qu’elle jugeait trop inégal, Maximilien n’étant pas de sang royal. L’union ne fut heureuse que quelques années. La très cultivée et originale grande-duchesse devint la maîtresse du comte Grigori Alexandrovitch Stroganov (1824-1879) qu’elle épousa en secret. Le couple, dédié aux arts, vécut dans la belle villa de Quarto près de Florence.

BIBLIOGRAPHIE : 

J. Fléty, Dictionnaires des relieurs français, p. 91

WEBOGRAPHIE : sur Hering, cf. l’art. de J. G. Marks, “Bookbindings practices of the Hering familly, 1794-1844”, http://vll-minos.bl.uk/eblj/1980articles/pdf/article4.pdf, p. 56