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BOSSUET, Jacques Bénigne

Seconde instruction sur les passages particuliers de la Version du Nouveau Testament imprimée à Trévoux en l’année 1702.

Paris, Anisson, 1703

BOSSUET CRITIQUE DE GROTIUS.

EXEMPLAIRE EN MAROQUIN AUX ARMES DU NEVEU DE BOSSUET

ÉDITION ORIGINALE. La Dissertation sur Grotius occupe la moitié du volume, des pages 1 à 130

In-12 (160 x 90mm)
COLLATION : (10 ff. dont le premier blanc), cxxx, 203 pp.
RELIURE DE L’ÉPOQUE. Maroquin rouge, décor doré, armes au centre des plats, dos à nerfs très orné et doré d’un décor filigrané, tranches dorées
PROVENANCE : Jacques-Bénigne Bossuet (1664-1743), neveu du grand Bossuet

Petite tache noire au bas du plat supérieur. Quelques très modestes brunissures

Les premières Instructions sur la version du Nouveau Testament, critiquant la doctrine de Richard Simon, avaient paru séparément en 1702. Mais c’est la lecture Grotius (1583-1640) par Bossuet (1627-1704) qui représente l’intérêt principal de cet ouvrage. Bossuet composa ces cent trente premières pages “parce qu’il avait trouvé dans la version de Richard Simon des interprétations empruntées aux ouvrages des Sociniens » (Verlaque, Bibliographie raisonnée des œuvres de Bossuet, p. 68). Il y critique avec véhémence les approches trop rationnelles et philologiques du philosophe Hugo Grotius. Pour lui :

“Grotius a toujours voulu être trop savant, & il a peut-être déplu à celui qui aime à confondre les savants du siècle. C’était son défaut d’établir toutes ses maximes les plus certaines par des éruditions d’une recherche infinie… La chose deviendra plus claire encore dans la suite de ces instructions, & nous nous y verrons forcez à déplorer de plus en plus, que Grotius, un homme d’une étude infatigable, savant, judicieux même jusqu’à un certain degré, & ce qu’il avait de meilleur, qui paraissait de bonne foi, soit devenu un lacet à la maison d’Israël, & ses livres un écueil fameux par le naufrage de ceux à qui l’appas de la nouveauté, & l’envie de se distinguer à ses propres inventions, a fait perdre le goût de la tradition des pertes & de l’antiquité ecclésiastique.” (Pp. ccvj et cxxx).

Jacques-Bénigne Bossuet (1664-1743), originaire de Dijon, fut nommé évêque de Troyes en mars 1716. Il avait hérité de la bibliothèque de son oncle, qu’il augmenta considérablement. Filleul de l’Aigle de Meaux, il en publia les manuscrits. Il ne recherchait, selon Ollivier-Hermal-de Rotton, “que les ouvrages de théologie qui lui étaient nécessaires”. Les armes portent, comme c’est parfois le cas, une couronne comtale et non de duc. Cette particularité est mentionnée par Ollivier, Hermal et Roton qui précisent également que Guigard se trompe en prétendant que cela n’aurait pas un caractère d’authenticité. La très belle reliure, strictement de l’époque, sort selon toute vraisemblance de l’atelier du doreur de Boyet (voir Conihout et Ract-Madoux, Reliures françaises du XVIIe siècle, fers I et A page 110).

On connaît un autre exemplaire de ce texte relié en maroquin aux armes de Louis Phélypeaux (1643-1727), comte de Pontchartrain et chancelier de France (Docteur Henri Polaillon, Paris, 8 juillet 2020, n° 24, 2 400 €).