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[DU VAIR, Guillaume]

Traictez philosophiques. Par le Sr D. V. Pr. Pr. au Parl. de Pr.

Paris, Abel L’Angelier, 1606

NÉOSTOÏCISME ET ÉLOQUENCE PARLEMENTAIRE AU XVIIE SIÈCLE, AVEC LA TRADUCTION DU MANUEL D’ÉPICTÈTE.

BEL EXEMPLAIRE RELIÉ EN VÉLIN À L’ÉPOQUE. 

LES PAGES DE TITRE SONT ORNÉES DE SUPERBES ENCADREMENTS GRAVÉS À MOTIFS DE FLEURS ET D’ANIMAUX ÉVOQUANT LE RENOUVEAU DE L’ÉLOQUENCE SOUHAITÉ PAR GUILLAUME DU VAIR

[relié avec :] II. Du même, De l’Éloquence françoise, et des raisons pourquoy elle est demeurée si basse, Paris, Abel l’Angelier, 1607

PREMIÈRE ÉDITION COLLECTIVE pour le premier ouvrage, nouvelle édition pour le second

2 ouvrages reliés en un volume in-8 (187 x 116 mm). Bandeaux, initiales et culs-de-lampe gravés sur bois
COLLATION : (I) : π2 a-i8 A-M8 N2 : (2) ff., 144-196 pp. ; (II) : π2 a-z82a-d82e4 (2e4 blanc) : (2) ff., 438 pp., (1) f.
CONTENU : les Traictez philosophiques réunissent un traité de philosophie proprement dit (La Philosophie morale des Stoïques), deux traductions d’Épictète (Le Manuel d’Épictète et Les Responses d’Épictète aux demandes de l’empereur Adrian), une épître (L’Exhortation à la vie civile) et un dialogue (De la constance et consolation ès calamitez publiques).
ILLUSTRATION ORNEMENTALE : superbes encadrements gravés à fond criblé à décor floral et animalier, sur les deux pages de titre ; le second ouvrage, De l’Éloquence françoise, fut étudié par Marc Fumaroli dans L’Âge de l’éloquence, Genève, Droz, 1980, pp. 505-512 
RELIURE DE L’ÉPOQUE. Vélin ivoire souple à recouvrements, dos à nerfs, titre manuscrit au dos tracé deux fois par deux mains d’époques différentes, traces de lacets
PROVENANCE : Jean Bourdel (1890-1971 ; sa vente, Paris, 19 juin 2024, n° 144)

Feuillet de garde légèrement déboîté, petite réfection marginale au feuillet de titre, très pâle mouillure angulaire aux deux premiers feuillets, quelques feuillets brunis, petit trou dans le vélin sur le second plat

Guillaume Du Vair (1556-1621), fameux Premier président au Parlement d’Aix nommé par Henri IV, Grand aumônier de France, garde des Sceaux pendant plus de quinze ans, fut l’une des principales figures intellectuelles françaises au tournant du XVIIe siècle. Catholique modéré, ami de Pierre Pithou et Jacques-Auguste de Thou, Du Vair fut d’abord effrayé par le massacre de la Saint-Barthélémy (24 août 1572) et rejoignit le parti des politiques. Ce disciple de Jean Bodin, opposé à la Ligue, lisait Montaigne et participa avec Pierre Charron au développement du stoïcisme chrétien. Du Vair traduisit Épictète et composera ainsi une sorte de morale pré-laïque dont l’objet sera “la purgation et la perfection de l’âme”. Il préféra toujours les intérêts du royaume aux injonctions de Rome et est ainsi considéré comme l’un des pères du gallicanisme. Guillaume Du Vair fut surtout l’un des grands créateurs de la nouvelle éloquence des parlementaires français qui marqua la création d’un nouvel espace politique pacifié dans lequel put s’épanouir la langue qui deviendra, quelques décennies plus tard, celle du classicisme. 

BIBLIOGRAPHIE : 

USTC 6017146 et 6017052 -- J.-C. Brunet, Manuel du libraire, II, 926 -- J. Balsamo et M. Simonin, Abel L’Angelier & François de Louvain (1574-1620), Genève, 2002, n° 430 (I), n° 448 (II)

WEBOGRAPHIE : 

A. Tarrête, “Un gallican sous la Ligue : Guillaume Du Vair (1556-1621)” : https://journals.openedition.org/rhr/7280