Contes et nouvelles en vers de Jean de La Fontaine

Première édition collective et la première illustrée, publiée du vivant de l'auteur. Elle contient la totalité des contes composés par La Fontaine à l'exception des six qu'il publia, la même année, dans les Ouvrages de prose et de Poésie en collaboration avec Maucroix, et du conte Le Quiproquo qui ne parut qu'après sa mort. Sept ans plus tard, le poète, dangereusement malade, désavoua ses Contes, promit de ne plus contribuer à l'impression ni au débit de ce livre abominable, et renonça au profit qui devait lui en venir.

Le frontispice et les 58 figures à mi-page gravés à l'eau-forte par Romain de Hooghe sont célèbres. Cette spirituelle illustration, sa facture quelque peu irrévérencieuse constitue l'un des chefs-d'œuvre de l'artiste et la seule contemporaine du texte. Elle a été unanimement louée. Otto Benesh la désigne comme one of the greatest illustrations of all times. Selon Philip Hofer, elle est "la plus vivante de toutes celles qui ont pris ce livre fameux pour prétexte". Dès 1762, à peu près au moment où paraissait l'édition dite des Fermiers Généraux illustrée par Eisen, Guillaume De Bure, dans sa Bibliographie instructive, consacrait plus de deux pages à cette édition, chef-d'œuvre de l'artiste hollandais, “longtemps la plus belle et la plus recherchée, par rapport aux figures de Romain de Hooghe dont elle est ornée… et dont, malgré la nouvelle édition illustrée par Eisen, il faut convenir que la plupart des Curieux la recherchent encore, & en font toujours beaucoup de cas”. De Bure prenait date et décrivait, pour la première fois, les trois éditions publiées la même année.