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Essais en prose et poésies
L’UNE DES POÉTESSES DU MALHEUR À L’ÉPOQUE ROMANTIQUE.
REMARQUABLE EXEMPLAIRE DE THÉODORE DE BANVILLE RELIÉ PAR LORTIC ET FRAPPÉ DE SON CHIFFRE “TB” EN QUEUE DU DOS.
THÉODORE DE BANVILLE A EN OUTRE INSCRIT SON NOM, À LA PLUME, EN TÊTE DU VOLUME.
ANCIENNE COLLECTION BERNARD MALLE
Première édition. Notice biographique par M. Théodore de Banville, lettres par MM. Chateaubriand, Jules Janin, Sainte-Beuve, et Mmes Desbordes-Valmore, Amable Tastu
In-8 (169 x 104mm)
ILLUSTRATION : portrait de Marie-Laure gravé à l’eau-forte par Auguste Bry, placé en frontispice
RELIURE DE L’ÉPOQUE SIGNÉE DE LORTIC, en queue du dos. Dos de maroquin rouge à cinq nerfs, chiffre en queue du dos, plats de papier marbré, tranche supérieure dorée
PROVENANCE : Théodore de Banville (ex-libris autographe ; chiffre en queue du dos) -- Bernard Malle (cachet)
Marie Laure Gronardty-Grouard dite Marie-Laure (1822-1843) connut une vie aussi courte que tragique. Née muette, aveugle et débile, elle a vu le fiancé de sa sœur victime d'un accident de chasse. Son père est déporté au bagne pour usage de faux. Après quoi, en 1842, elle part pour Paris, cherchant à faire éditer ses écrits. Après un premier retour au foyer, elle revient à Paris et y apprend la mort de sa sœur Delphine, tuberculeuse. Atteinte du même mal, elle rejoint définitivement la Normandie et meurt à Familly trois mois plus tard.
Elle eut le temps de composer des poèmes et de correspondre avec Chateaubriand, Jules Janin, Sainte-Beuve, Marceline Desbordes-Valmore, Amable Tastu et d’autres. Théodore de Banville fera éditer ses œuvres complètes, après la parution des Églantines (1843), seul livre paru de son vivant, l’année même de sa mort. Des années pus tard, Banville jouera le même rôle d’éditeur pour les Œuvres complètes (1868) de Baudelaire.
Théodore de Banville fit relier son exemplaire des Essais en prose et poésies de Marie-Laure par Lortic. Le nom de Lortic frappé en queue d’une demi-reliure janséniste évoque immédiatement Baudelaire et son cénacle et constitue une modernité inégalée en matière d’exemplaire de littérature française : “Lortic [fut le] relieur attitré de Baudelaire et du cénacle qui l’entourait” (catalogue Jacques Guérin).