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Estimation d'un livre ou d'un manuscrit
Fables choisies mises en vers
UN DES TRES RARES EXEMPLAIRES EN RELIURE DE VÉLIN DE L'ÉPOQUE
ÉDITION ORIGINALE.
Les six premiers livres
In-4 (230 x 164mm). Bandeaux et fleurons gravés sur bois
ILLUSTRATION : 118 eaux-fortes de François Chauveau, signées F. C, quelques-unes rehaussées de couleurs
RELIURE DE L'ÉPOQUE. Vélin ivoire à passes, dos long, titre et nom d'auteur calligraphiés par une main postérieure à l'encre en haut du dos, tranches bleues
PROVENANCE : Louis Buben (ex-libris manuscrit, à l'encre noire sur la page de titre)
En 1664, trois ans après que son protecteur Nicolas Foucquet fut tombé en disgrâce, La Fontaine publia ses premiers contes. Il devint fabuliste tardivement, à quarante-sept ans. Quelques fables circulaient avant leur publication en 1668. À la suite de leur succès immédiat, une réédition en deux volumes in-12 parut la même année.
Ce premier recueil de La Fontaine est dédié au Grand Dauphin, fils de Louis XIV, dont il porte les armes sur le titre. Précédé d'une épître en prose du dédicataire, il contient une importante préface où La Fontaine présente le genre de la fable et une longue Vie d'Ésope le Phrygien en prose, puis, en vers, une nouvelle épître au Dauphin, 124 fables et un épilogue.
À la fin de la première fable du quatrième livre, Le lion amoureux, dédiée à Mademoiselle de Sévigné, on trouve le vers, souvent cité :
Amour, amour quand tu nous tiens…
que La Fontaine a supprimé dès l'édition de 1678.
Les exemplaires en reliure ancienne sont très rares. Brunet signale trois exemplaires en reliure aux armes (III, 750) : celui de la comtesse de Verrue en maroquin rouge, celui aux armes du comte de Toulouse en maroquin rouge, celui aux armes de Séguier en veau brun, avec un feuillet un peu déchiré. La vente de la collection Charles Hayoit a permis la redécouverte de l'exemplaire relié pour le comte d'Hoym dont le dos avait été restauré. Les trois exemplaires Hoym, Verrue et Toulouse ont tous été reliés pour des amateurs raffinés dans les premières années du XVIIIe siècle. Seul l'exemplaire Séguier fut relié aux armes d'un lecteur contemporain. Brunet signale un exemplaire en vélin (sans préciser s'il est d'époque), celui de Renouard. On ne connaît aujourd'hui que deux exemplaires en vélin d'époque : celui de l'ancienne collection Pierre Berès (Paris, 20 juin 2006, n° 46), et celui-ci. L’exemplaire relié en maroquin rouge italien de la collection Pierre Bergé s’est vendu €213.000 en 2015 (Paris, 8 décembre 2015, n° 31).
Tchemerzine, III, pp. 865-866 -- Brunet, III, p. 750 -- En Français dans le texte, n° 105 -- Le Petit, p. 234