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NERVAL, Gérard de

La Bohème galante

Paris, Michel Lévy frères, 1855

LA DERNIÈRE ET TENDRE LETTRE DE GÉRARD DE NERVAL ÉCRITE DE MARSEILLE À SON PÈRE AVANT SON LONG VOYAGE EN ORIENT. IL PREND AVEC LUI DES “LUNETTES BLEUES” CONTRE LA POUSSIÈRE.

EXEMPLAIRE RELIÉ PAR MARIUS MICHEL. DES ANCIENNES COLLECTIONS CLAUDE-LAFONTAINE ET PAUL VOÛTE

ÉDITION EN PARTIE ORIGINALE

In-12 (182 x 115 mm). Préface de Paul de Saint-Victor
COLLATION : faux titre, titre, VII pp. de préface, 314 pp., 1 f. n. ch. de table
CONTENU : La Reine des poissons, La Main enchantée, Le Monstre vert, Mes prisons, Les Nuits d’octobre, Promenades et souvenirs, Le Théâtre contemporain
PIÈCE JOINTE : 1 l.a.s. de Gérard de Nerval signée Gérard Labrunie, à son père, de Marseille le 1 [janvier 1843], 3 pp. in-12, encre noire, cachet postal daté du 3 janvier 1843 :

“Mon cher papa, Je suis bien triste en te souhaitant la bonne année de si loin. Nous voilà séparés pour bien du temps encore et en vérité c’est presque le seul regret que je laisse à Paris au moment d’un voyage que j’entreprends, avec la pensée qu’il sera favorable à mon avenir. Nous avons eu bien peu de temps pour achever nos préparatifs à Marseille car les bateaux ont mis deux jours pour nous mener à Avignon et le temps était mauvais. Maintenant nous nous embarquons par un temps superbe et par un soleil tout méridional sur le Mentor qui part à cinq heures. Dans huit jours nous serons à Alexandrie s’il plaît à Dieu. Nous emportons tout ce qu’il nous faut et plus encore jusqu’à des lunettes bleues et garnies contre la poussière. Nous avons été accueillis admirablement ici ; [Joseph] Méry nous a fait les honneurs de la ville et rien ne nous a manqué comme affaires et comme recommandations. Je doutais encore ce matin que nous embarquions aujourd’hui, mais le beau temps nous a décidés. Le vent est favorable et nous arriverons très vite. Suis donc un peu content de me voir tirer de ma végétation de Paris pour des travaux utiles et instructifs. Nous allons travailler l’Arabe sur le bateau. Nos livres sont très bons. Si tu as à m’écrire, il faudrait le faire à Alexandrie bureau restant, mais je ne sais pas s’il faut affranchir, ni ce qu’il y a à faire. Je t’en écrirai les détails en arrivant, car comme lorsque j’étais à Vienne, j’aurai les moyens de rendre la correspondance moins coûteuse. Adieu donc, je t’écris et je t’embrasse le cœur serré, mais enfin, cela vaut mieux que la maladie et nous l’avons supportée. Sois sûr aussi que je n’aurai pas lieu de courir aucun danger. Adieu, reçois mes vœux, partage un peu mon espérance et aime-moi toujours. Ton fils bien affectueux. G. Labrunie. Tu as reçu ma lettre de Lyon ? J’ai peur d’avoir oublié de la mettre à Paris.”

RELIURE DOUBLÉE ET SIGNÉE DE MARIUS MICHEL. Maroquin bleu nuit, dos à nerfs, tranches dorées, couverture et dos de la deuxième édition. Étui
PROVENANCE : Raymond Claude-Lafontaine (1866-1914 ; ex-libris ; Paris, 21 mars 1923, 810 fr.) ; Paul Voûte (ex-libris ; Paris, 11 mars 1938, n° 459, 2900 fr.)

Couverture de la deuxième édition à la date de 1856

BIBLIOGRAPHIE : 

Carteret, II, p. 222 qui cite cet exemplaire -- Clouzot, p. 223 -- Vicaire, VI, col. 59 -- Gérard de Nerval, Correspondance 1830-1855, lettre n° XXXVIII