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BANVILLE, Théodore de

Lettre autographe signée à Paul Verlaine

Paris, 12 septembre 1867

TRÈS BELLE ET PRÉCIEUSE LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE DE THÉODORE DE BANVILLE À PAUL VERLAINE RELATIVE À LA MORT DE CHARLES BAUDELAIRE

L.a.s. de Théodore de Banville datée du 12 septembre 1867 : 2 pp. 1/2 in-8 (209 x 135 mm), encre brune

“Paris, le 12 septembre 1867
Mon cher ami,
Votre article de la France Artistique m’a profondément touché. Vous rendez justice au poète que nous avons perdu, et cela d’un vrai cœur, sans songer à autre chose qu’à son malheur et à son génie. Croyez que je vous suis sincèrement reconnaissant au nom de l’affection que j’avais et de l’admiration que j’aurai toujours pour le poète des Fleurs du Mal ; croyez aussi que vous avez fait une chose honnête en opposant à tant de calomnies votre jeune et si pur témoignage. Quel bonheur pour nous, vos amis, que vous ayez le caractère de votre talent ! Voilà, hélas ! Ce qui pour personne ne devrait être un éloge ; mais pourquoi faut-il que nous soyons réduits à louer un poète de ce qu’il est en même temps un homme ? Merci encore, merci mille fois pour les mots aimables que vous avez écrits à propos de moi. Dans de telles circonstances plus que jamais, ils devaient m’aller au cœur puisque vous avez pu me donner la joie de voir mon nom associé à celui de Baudelaire.

Après m’avoir jugé digne de cet honneur, vous ne pouvez voir en moi un indifférent ; aussi, je l’espère, vous n’oublierez pas que je suis à jamais et en toute circonstance.
Votre vraiment dévoué
Théodore de Banville”

Petite fente au pli

Dans son article relatif à l’enterrement de Charles Baudelaire le 2 septembre 1867, Paul Verlaine écrivit : “ces idées, qui seront bientôt celles de tout le monde à force d’être vraies, ont été admirablement exprimées dans un discours attendri de Théodore de Banville, le maître exquis, si digne de louer Baudelaire.”

BIBLIOGRAPHIE : 

Œuvres posthumes de Paul Verlaine, tome II, Obsèques de Ch. Baudelaire, p. 177-179