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DEPERO, Fortunato

Liriche Radiofoniche

Milan, G. Morreale, 1934

L’UNION DES AVANT-GARDES ITALIENNES ET DE CELLES DU NORD DE L’EUROPE.

ENVOI DE L’AUTEUR SUR SON DEUXIÈME LIVRE, AU PEINTRE FRIEDRICH VORDEMBERGE-GILDEWART

ÉDITION ORIGINALE

In-8 (241 x 162 mm)
COLLATION ET ILLUSTRATION : 97 pp., [1], 8 reproductions à pleine page en noir et blanc des œuvres de l’auteur
ENVOI autographe signé :
A Vordemberge Gildewart
con admirazione
F. Depero

BROCHÉ, couverture illustrée de Depero en rouge et noir

Fortunato Depero (1892-1960), peintre majeur du futurisme italien, tente dans ce texte de déplacer l’oralité du salon bourgeois vers les ondes anonymes de la radio. Son discours est ponctué d’onomatopées. La lecture s’en trouve brouillée, mécanisée. Même si Depero avait signé en 1929 le manifeste de l’Aéropeinture, il n’a jamais été vraiment fasciné par l’aviation, la vitesse et les gratte-ciels. Son expérience new-yorkaise de 1928 à 1930, les autres artistes futuristes ne vivront jamais outre-Atlantique, conforte plutôt son appréhension de l’avenir. Il le voit non comme ensoleillé et positif, mais davantage comme une sorte de “Babel grouillante de sauterelles”. Les reproductions photographiques jointes au texte de Liriche Radiofoniche sont assez éloquentes sur sa vison de l’hybris de la technique. Fortunato Depero désire quelque chose de plus profond. Il déclare ainsi dans les premières pages de Lirche Radiofoniche que :

L'auditeur n'est plus uniquement réuni dans un salon silencieux et romantique, mais se retrouve partout : dans la rue, dans les cafés, dans un avion, sur les ponts d'un navire, dans mille ambiances différentes. Le caractère du lyrique radiophonique doit donc être spatial, volontaire, sonore, inattendu, magique. En un mot, la poésie radiophonique que j'ai inventée doit être l'expression lyrique d'un état d'esprit très pur. Sur la réalité qui entoure l'auditeur, il doit vibrer comme un NÉON LUMINEUX ; comme une apparition, un paysage et une vision cosmique.

La bibliothèque de Yale University possède un exemplaire de Liriche Radiofoniche avec envoi de l’auteur à Filippo Marinetti. Celle du Getty au poète sicilien Giovanni Gerbino (1895-1969), l’artiste avec lequel Fortunato Depero travailla sur la fameuse bouteille de Campari Soda. L’envoi “con ammirazione” de Depero au peintre Friedrich Vordemberge-Gildewart (1899-1962) signe la liaison entre le futurisme des Italiens et le groupe “De Stijl” des artistes du nord de l’Europe. Le travail de Vordemberge-Gildewart fut qualifié d’art dégénéré et de “bolchevisme culturel” par les nazis. Le MoMa fut conscient de leur apport à l’histoire de l’art et les avait réunis dans une exposition en 1977 : The Graphic Revolution : 1915-1935.

BIBLIOGRAPHIE : 

Claudia Salaris, Bibliografia del Futurismo, pp. 35 -- OCLC record number 54137652