Monte sur ce trône, que je te parle

FRAGMENT DE LETTRE AUTOGRAPHE DE STÉPHANE MALLARMÉ ADRESSÉE À MÉRY LAURENT

[2 pp. in-8 sur papier à en-tête du château de Fontainebleau, encre noire :]

“Monte sur ce trône, que je te parle ; tu entends, Napoléon premier chéri. Non, en vérité je suis dans le jardin de Diane, aux pieds d’une dame en marbre aussi et qui comme toi a les jambes bien. Voyons, étais-tu la personne en blanc, debout, à la portière du wagon ? Moi, j’y allais tout bonnement, me rappelant un certain train qui s’arrêtait jadis à Fontainebleau, ainsi que [… ]

Tu devines si je songe à la Maison Romaine et, quand je ne dors pas, te vois au petit jour déjà vers les sources ; et comme j’eusse aimé ne pas seulement me ressouvenir ! N’écoute pas trop de nouveaux médecins, relativement à ton poumon : j’ai plus de confiance en Portalier et même en Edmond Fournier, et n’attriste pas tes amis. Tu vas te refaire une respiration, là, dans cet air limpide. J’ai un secret à te confier, inquiétant ; et ne le lis même pas. Je m’aperçois que je prends du ventre terriblement. Ce que je marcherai en Septembre, pour éviter que ton [… ]”