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MALLARMÉ, Stéphane

Pour rire se restaurant

[29 août 1890]

“RÉCRÉATIONS POSTALES” DE STÉPHANE MALLARMÉ ADRESSÉ À MÉRY LAURENT

[Enveloppe, encre noire :]

“Pour rire se restaurant
La rate ou le charmant foie
Madame Méry Laurent
Aux eaux d’Evian Savoie”

[Joint :] Lettre autographe signée de Stéphane Mallarmé à Méry Laurent, Valvins, [Vendredi 29 août 1890] : 2 pp. in-12, encre noire

“Tu m’humilies, jamais je ne ferai aussi joliment ton portrait, que je préfère à la photographie ; j’ai envie de me l’attacher je ne sais comment, décoré de l’ordre du paon. Tu juges si les cyclamens ont excité des convoitises.
Tu sais que je n’y ai pas mis de malice, au crochet tunisien, je n’y ai pensé qu’après et j’ai souri dans ma très longue barbe de campagne, voilà tout, je te le jure. Je ne suis jamais méchant, comme tu dis en ta qualité de petite fille, excepté quand tu es là et alors je te tire un peu les cheveux. Maintenant je t’embrasse. J’ai un peu faim de te voir ; et si tu as des absences par instants, au bord de ton beau lac, c’est que tu n’y es pas, te surgis à ton insu, au bord de la rivière d’ici parmi les joncs, quand je me promène. Tu m’avais demandé un quatrain, cela m’est m’est revenu, ce matin et je lui donne comme prétexte ce petit carton, qui contient des baisers, au lieu d’un vague texte. Raphaël de passage ici m’avait conté le retour enthousiaste de sa mère. Au revoir, grand minet.
Ton Stéphane M.”

BIBLIOGRAPHIE : 

Correspondance Stéphane Mallarmé, éd. B. Marchal, 2019, 1378. p. 893