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RICTUS, Jehan

Les Soliloques du pauvre

[Paris], chez l’auteur, 1897

L’UN DES 80 EXEMPLAIRES SUR JAPON AVEC SA COUVERTURE CRÈME D’ORIGINE

ÉDITION ORIGINALE hors-commerce, “exclusivement réservée aux souscripteurs”

In-4 (258 x 170mm)
TIRAGE : l’un des 80 exemplaires imprimés sur japon impérial, premier papier sous couverture crème, celui-ci numéroté 77, avant 500 autres exemplaires sur vélin numérotés de 81 à 580 sous couverture grise
ILLUSTRATION : 2 dessins de Steinlein gravés sur bois, l’un pour la couverture, l’autre un portrait de l’auteur pour le frontispice
BROCHÉ sous sa couverture crème rempliée d’origine. Étui

À la fin du dix-neuvième siècle, le clochard-poète Jehan Rictus, surnommé par Léon Bloy “le dernier poète alcoolique”, fréquenta Montmartre et les artistes anarchistes. Il rencontra Albert Samain qui le poussa à publier ses poèmes et fonda des soirées de diction poétique, dont l'idée fut reprise par le Théâtre-Français. Il collabora à des revues symboliques et parnassiennes ainsi qu'au Mercure de France. Rictus se produisit au cabaret des Quat'z'Arts où il chantait la misère et les gueux dans le langage pittoresque et vivant des faubourgs qu'il orchestrait en poèmes ; il eut un succès considérable.

Fréquentant quelque temps le Lapin agile, il fut le compagnon d'Apollinaire, de Max Jacob et de Francis Carco, et surtout de Léon Bloy à qui le liera une grande amitié et qui dira de lui : “Existe-t-il, en poésie, un aussi douloureux, un aussi long gémissement, un aveu de peine et de misère aussi naïf, aussi intime, aussi déchirant, un aussi profond sanglot ? Je n'en sais rien et j'en doute. Il avait juré de lutter toute sa vie de façon à ne pas laisser debout un seul pan de l'édifice bourgeois.” À sa mort, il laissa un immense journal intime commencé en 1898 qui a en partie fait l'objet d'une édition chez Claire Paulhan en 2015.