Un Coup de dés jamais n’abolira le Hasard

Ce célèbre numéro de la revue Cosmopolis présente la seule version du Coup de Dés parue du vivant de l’auteur. Le poème est précédé d'une "Observation relative au poème" et d’une "Note de la rédaction”, toutes deux rédigées par Mallarmé.

“Puisque, comme Mallarmé l’écrit à Gide, il n’avait pu présenter à Cosmopolis “les choses qu’à moitié”, il s’agissait désormais de réaliser l’édition originale du Coup de dés. Cette édition, à l’initiative du marchand de tableaux Ambroise Vollard, devait être une édition de luxe de grande dimension, illustrée par Odilon Redon.” (Bertrand Marchal, “Petite histoire du Coup de dés, op. cit.)

On sait que cette édition ne vit jamais le jour. Il n’en subsiste que les épreuves. La mise en page révolutionnaire du Coup de Dés de Cosmopolis diffère fortement de celle de la mauvaise version qu’éditera la N.R.F., après la mort de Mallarmé, une vingtaine d’années plus tard, en 1914, et donc sans aveu de l’auteur. Dans Cosmopolis, l'innovation fut limitée par les nécessités techniques de fabrication et de format de la revue. En 1897, l'unité n'était pas encore la page double, mais la page simple. Ce format donne à la disposition typographique un aspect vertical, alors qu’en 1914, l'unité typographique sera plus horizontale.

Le Coup de dés de Cosmopolis n’est pas rare. En revanche, il est peu commun lorsque bien relié ou doté d’une provenance étonnante. À titre indicatif, l’exemplaire de la bibliothèque Paul Destribats, relié par Leroux et sans aucune provenance, s’est vendu €9450.

L’influence de Mallarmé sur Breton fut considérable pour les premiers pas poétiques du fondateur du surréalisme. Elle s’amoindrit par la suite et devint une sorte de voisinage pour finir en indifférence. Il n’en reste pas moins, qu’à un moment, il compta pour eux. Mais, pour les auteurs de Littérature (1919), la poésie de Mallarmé ne connut pas le même destin que celle de Rimbaud.