Esther [suivi de :] Athalie

Esther et Athalie furent composées à la demande de Madame de Maintenon, qui en suivit de près la rédaction. Les deux pièces furent représentées pour la première fois par les demoiselles de la Maison de Saint-Cyr le 26 janvier 1689 et le 5 janvier 1691. Athalie fut jouée dans la plus grande simplicité – rigorisme religieux oblige –, sans costumes ni décors, en présence de Louis XIV, Monseigneur, Madame de Maintenon et Fénelon.

Esther paraît ici pour la première fois dans le format in-12, alors qu'Athalie avait déjà fait l'objet en 1691 – année de l'originale in-4 – d'une contrefaçon hollandaise. Bien que l'achevé d'imprimer d'Athalie porte la date du 3 mars 1691, cette pièce ne fut publiée que l'année suivante. Denys Thierry et Claude Barbin partagèrent les frais des deux éditions.

Paul Sigismond, duc de Châtillon-sur-Loing et comte de Luxe (1664-1731), était le troisième fils du célèbre François-Henri de Montmorency-Luxembourg, maréchal de France, et de Madeleine de Clermont-Tonnerre de Luxembourg, duchesse de Piney et princesse de Tingry. Après avoir servi dans l’armée, où il fut nommé brigadier, Paul-Sigismond obtint en 1696 l’érection en duché de sa seigneurie de Châtillon-sur-Loing en Gâtinais. Il épousa le 6 mars de la même année Marie-Anne de la Trémoille, marquise de Royan. Il épousera en secondes noces Elisabeth Rouillé de Meslay, le 20 mars 1731, année de sa mort.

Inutile de souligner la rareté des exemplaires des grands classiques français somptueusement reliés à l’époque. Ce recueil de deux des pièces les plus significatives de Racine, provenant d’une famille sous le règne de Louis XIV omniprésente dans les Mémoires de Saint-Simon, peut être qualifié d’exceptionnel.