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Das Buch genannt der Seüsse
SUPERBE EXEMPLAIRE EN COLORIS ET RELIURE D’ÉPOQUE DE L’UN DES GRANDS INCUNABLES ILLUSTRÉS ALLEMANDS.
HEINRICH SUSO, DISCIPLE DE MAÎTRE ECKHART, POUSSE LE POUVOIR ÉVOCATEUR DE L’IMAGE VERS SON ABSOLU : LA GRAVURE SUR BOIS DÉDOUBLE LA PENSÉE MYSTIQUE.
ANCIENNE COLLECTION PIERRE PUIS BERNARD MALLE
ÉDITION ORIGINALE ET UNIQUE au XVe siècle
In-folio (285 x 195 mm). Écrit en Moyen haut allemand. 34 lignes et titre courant, parfois 33 lignes. Initiales et bouts-de-ligne rubriqués. Comme décrit par le BMC, la dernière ligne du feuillet CXLVI a été omise durant le processus d’impression et remplacée à l’époque par une ligne manuscrite
COLLATION : [a-k10 l8 ; m-z A10 B-C8], soit 254 feuillets foliotés [1]-108 ; 1-146, avec le premier feuillet blanc qui est compris dans la foliotation
CONTENU : [a2r] : table des matières : Hie seind geschrieben die capitel des buchs, [a6r] : Das ist der Prologus, [a7v] Livre I : La Vie de Henri Suso : “Es war ein prediger in teutschem land”, [m1r] Livre II : Le Livre de la Sagesse [“Das Buch der Weisheit”] : “Hie hebt sich an die Vorrede in das ander Buch”, [s4v] Livre III : Le Petit Livre de la Vérité [“Das Buechlein der Wahrheit”] : “Hie hebt an das dritt Buch von inrelicher gelazenheite und von gutem underscheide, der ze habenne is in vernunftikeite” [“Ici commence le troisième livre : de l’abandon intérieur et de la bonne distinction qu’il faut avoir dans l’intellect], [v2v] Livre IV : Le Petit livre des lettres : “Ein Vorrede des vierden Büchlins… aus den gemeinen briefen die der diener der ewigen weissheit seiner geistlichen tochter” [… “lettres du serviteur de la Sagesse éternelle à ses sœurs spirituelles”], [C8r] colophon : “Gedruckt und vollendet… von Antonio Sorg in der keyserlichen stat Augsburg an den nächsten Freitag von sant Jörgen Tag do man zalt nach Christi gespurt tausend vier hundert zwai und achtzig iar”
ILLUSTRATION : 20 gravures sur bois TOUTES REHAUSSÉES D’UN SUPERBE COLORIS D’ÉPOQUE. Elles sont attribuées sur le site du MET à un artiste d’Augsbourg nommé le Kreuzfahrt Master
6 gravures sur bois imprimées à pleine page :
1. [a5v]. L’auteur, le dominicain Henri Suso, dans sa bure noire et blanche, tient son livre, et fait face au Dieu créateur qui porte le globe du monde dans sa main droite. Dans les angles, quatre médaillons présentent les visages des pères de la sagesse : David, Salomon, Job et Aristote. Huit banderoles horizontales proposent des maximes de Sapientia dont les lettres sont gravées sur bois. Les différents phylactères témoignent de la conversation sacrée entre Suso et Dieu, à la fois “obscurité divine” et “plus claire de toutes les lumières”
2. [f9v]. Le dominicain Suso prie devant le Christ crucifié sur un rosier de roses rouges, tandis que l’Enfant-Jésus brandit lui-même une rose. Suso ouvre sa bure sur sa poitrine pour laisser s’imprimer sur sa peau l’image de la rose et le monogramme IHS en lettres rouges. Au sommet de la gravure, Dieu le Père accompagné de trois apôtres. À chaque angle du bois, un ange tient un phylactère. Dans le texte, Suso décrit la symbolique des roses, rouges pour la patience (la guirlande de roses rouges étant symbole de souffrance), blanches pour la pureté
3. [h5v]. Un dominicain, Suso, est tourmenté par les démons. Autour de lui d’autres dominicains l’accablent et l’un d’eux lui tend une éponge vinaigrée au bout d’une perche. Dans le ciel, la sphère céleste, dont les portes sont fermées. Au premier plan, à droite, des chiens se dévorent entre eux. À gauche, un chien serre un vêtement dans sa mâchoire. C’est une allusion au ch. XX de la Vie. Suso voit un chien mordre un vêtement et s’identifie lui-même au tissu : “c’est ainsi que tu seras dans la bouche de tes frères (…) pendant de longues années, il conservera cette étoffe comme un précieux trésor”, dit le texte
4. [i5v]. Suso, reconnaissable à son monogramme sur la poitrine, s’est agenouillé devant un Christ-Séraphin doté de trois paires d’ailes et crucifié sur un cep de vigne, symbole du sacrifice. Au-dessus, la banderole dit : Leren leyden Cristus rex mengclich (Apprenez de la passion du Christ roi humain)
5. [i9r]. Dieu, Sagesse éternelle (“die ewige Weysshait”) porte le sceptre, l’orbe et la couronne impérial. De son manteau, il englobe à la fois Suso qui porte un disque au chiffre “IHS” et trois dominicaines. L’une, soutenue par un ange, porte le livre des Écritures et le monogramme sacré. À leurs pieds, des clercs prient le monogramme sacré au chiffre de Suso qui flotte autour d’eux. La banderole, au-dessus de la Sagesse éternelle, donne son titre à la planche : In meinem götlichen schirm willich sy haben die meine namen IHU in irer begird wollen tragen (“Sous ma protection divine, je veux garder ceux qui portent le monogramme divin”)
6. [l8v]. Au sommet, la Trinité, représentée par trois images identiques de la divinité, ouvre la porte du paradis. Six femmes représentent des vertus conduisant au paradis tandis que, dans le coin droit, un couple s’embrassant est fauché par la mort et par un diable ailé
7 gravures sur bois imprimées à mi-page :
1. [b4v]. Suso assis devant un ange tient le Christ dans ses mains qui lui-même porte un enfant nu. L’ange, symbole de la Sagesse éternelle, s’approche pour embrasser Suso, lui-même serviteur de la Sagesse éternelle. Suso porte une couronne de roses, symbole traditionnel de mariage, qui, ici, atteste du prochain mariage mystique entre l’âme humaine et la Sagesse éternelle
2. [d1r]. Suso à genoux devant Marie ; le Christ enfant lui offre une boîte
3. [d8v]. Un ange prend Suso par la main tandis que la main de Dieu elle-même le désigne, Suso est marqué du monogramme IHS, et se trouve placé devant 5 autres dominicains
4. [i1v]. Un ange soutient Suso qui s’agenouille devant la Vierge et l’Enfant. Dans un angle supérieur, un ange joue de la harpe
5. [i7r]. Suso s’est levé de sa chaise de paille. Il est embrassé par un ange tandis qu’un autre dominicain porte une dalmatique et possède des ailes d’ange
6. [i7v]. Suso reçoit de Dieu un anneau. Des anges lui donnent une tenue, des bottes, deux boucliers à son chiffre, des soldats portent aussi sa marque tandis que deux anges soufflent dans des trompettes
7. [o9r]. Devant le Christ à la colonne, Suso assis joue de la harpe avec un ange dans le dos, tandis que deux femmes assises prient ou méditent
2 petites gravures de 14 lignes :
1. [d9r]. Un ange prend une femme agenouillée par la main
2. [f8v]. Une femme en prière dans une forteresse
5 grandes initiales dont une répétée :
1. [a6r]. Deux anges portent le monogramme de Suso : “IHS”
2. [i9v]. Un “S” et un aigle
3. [m1r]. Un “E” et l’Annonciation
4. [s6v]. Un “E” et l’Annonciation (répétition)
5. [v2v]. Un “R” avec l’auteur portant une crosse et un livre
RELIURE STRICTEMENT DE L’ÉPOQUE. Veau estampé sur ais, décor estampé attribué à l’atelier du monastère de S. Ulrich et Afra à Augsbourg avec ses fers particuliers (pomme grenade, phylactère), dos à nerfs, un fermoir
The decoration of the contemporary binding, entirely untouched (with some overall loss) compares to the former Otto Schäfer copy. In view of the close relationship of the Antron Sorg and the Monastery of SS. Ulrich and Afra and the tools used on this binding, this attribution is almost certain.
PROVENANCE : Pierre Malle (ex-libris) -- Bernard Malle, son fils -- puis par descendance : collection privée
RARETÉ : well represented in institutional libraries but very rare on the market, we could only trace one copy over the past 70 years at auction (offered twice at Parke Bernet, once in 1949, and again in 1952). Il s’agissait de l’exemplaire de la collection d’incunables de Carl J. Ulmann. Son Suso en couleurs était néanmoins relié en vélin moderne. Le seul exemplaire comparable était celui de l’ancienne collection Otto Schäfer récemment passé sur le marché
Henri Suso (1296-1366) fut le plus proche disciple du célèbre mystique Maître Eckhart (1260-1328). Avec le prédicateur Johannes Tauler (1300-1361), ils furent les trois créateurs de l’École mystique rhénane dont l’enseignement se développa dans toute la vallée du Rhin, de la Suisse aux Pays-Bas. On parlera de mystique rhéno-flamande. Ce courant de pensée sera encore intensifié par Jean de Ruisbroeck (1293-1381) et par la Devotio moderna. Ils furent tous les trois des dominicains de la première heure qui “au début du XIVe siècle, surent recueillir l’enseignement prestigieux de Thomas d’Aquin à Paris et d’Albert le Grand à Cologne, pour le conjuguer avec des courants augustinien, dionysien, juif et arabe, et ériger l’édifice le plus étonnant de mystique spéculative qu’ait connu la tradition chrétienne” (P.-J. Labarrière et G. Jarczyk, op. cit., p. 5).
“Heinrich Seuse was an important medieval German mystic, "sometimes also referred to as Suso. He was an almost contemporary of Tauler, born in Konstanz or Überlingen, into a patrician family called von Berg, though he adopted his mother's surname. He joined the Dominican Konstanz at the age of thirteen and went to the Studium Generale in Cologne around 1324, where he was instructed by Eckhart. Although the main centre of his life was Konstanz and the area of the Upper Rhine, he also visited Aachen and the Netherlands, and spent his latter years in Ulm. While there is much uncertainty about the concrete details of Seuse’s life, we are copiously informed about the progress of his spiritual life through an autobiography written in the third person, aided (if not actually written) by his spiritual daughter Elsbeth Stagel, a nun at the convent of Töss, near Wingterthur. From this we learn, among other things, about the drastic mortifications that Seuse subjected himself to from the age of eighteen to forty, which included cutting the letters IHS on his breast, as well as other sufferings and slanders that he was exposed in later life… This autobiography, a lengthy document written in Seuse’s later years, opens the collection of his works, Das Buch genannt der Seusse, that was first published in 1482” (David Blamires, The Book of the Perfect Life, Walnut Creek, Altamira Press, p. 17).
Maître Eckhart, condamné par l’Église en 1329, son disciple Suso et la spiritualité rhénane furent les artisans d’une modernité, tout à la fois allemande et européenne. On en perçoit l’influence sous différentes formes à la fois chez Luther, dans l’idéalisme allemand ou chez Martin Heidegger. Plus proche de nous, on notera chez Suso la place faite aux femmes et au mysticisme féminin. La figure changeante de la Sagesse éternelle est, par exemple, tantôt représentée sous des traits féminins, tantôt sous des traits masculins. Dans la querelle entre le Pape et l’Empereur, Suso, en 1338, choisit le Pape. Il en perdit ses responsabilités dans les couvents dominicains de Constance, ville dominée par l’Empereur. Suso mena alors une vie difficile de prédicateur errant, s’adonnant à l’apostolat populaire qu’il affectionnait et à la direction spirituelle des moniales dominicaines. Élisabeth Stagel (1300-1360), dominicaine du couvent de Töss en Suisse, devint la fille spirituelle de Suso. Elle rédigea une bonne partie de sa Vie ; il lui écrivit les lettres qui forment le dernier livre du présent volume. À partir de 1349, Suso se retrouve à Ulm au couvent des dominicains réinstallé en 1348, car auparavant hostile à la cause impériale : “les dernières années de Suso se perdent dans les brumes”, écrit Pierre-Jean Labarrière. Suso est enterré au couvent des dominicains d’Augsbourg. Ils créent autour de Suso une vénération continue dont témoignera encore un siècle plus tard la présente publication d’Anton Sorg.
Il nous reste de Suso cinq textes : quatre en allemand, un en latin, et encore l’Horologium est-il largement dérivé de l’un des textes allemands. Vers 1362, soit peu de temps avant sa mort, Suso décide de regrouper ses quatre textes en langue allemande pour les éditer dans un recueil composé qu’il nomme l’Exemplar et dont ne sont venus à nous que quatorze manuscrits (partiellement) complets. Il fait figurer en premier lieu un prologue, soit une sorte de réflexion sur l’entreprise littéraire et spirituelle qu’il va entamer. Le premier de ces textes, la Vita (Seuses Leben) est un récit autobiographique. Relatant la vie du Serviteur de la Sagesse éternelle, Suso y raconte son expérience personnelle afin d’offrir à son lectorat (essentiellement féminin) un enseignement mystique et un modèle de perfection. Vient ensuite le Petit livre de la Sagesse éternelle (Büchlein der Ewigen Weisheit), une méditation sur la Passion du Christ prenant la forme d’un dialogue entre la Sagesse éternelle et son Disciple. Troisième ouvrage de l’Exemplar, le Petit livre de la vérité (Büchlein der Wahrheit) est un plaidoyer pour la mystique de Maître Eckhart. Et enfin, le quatrième livre, intitulé le Petit livre des lettres (Briefbüchlein) consiste en un recueil de correspondance entre Suso et ses moniales.
L’Exemplar n’a pas connu une large diffusion manuscrite. Quatorze copies du recueil furent produites tout au long du XVe siècle. Le témoin le plus ancien de l’Exemplar, le Ms. 2929 de la Bibliothèque universitaire de Strasbourg, date d’environ 1370, soit quelques années après la mort de Suso. Les treize autres manuscrits appartiennent à la seconde moitié du XVe siècle. Mais la spécificité de l’Exemplar réside dans son programme iconographique de onze dessins. Ils se retrouvent dans six des quatorze manuscrits conservés (dont le plus ancien), ainsi que dans les deux éditions imprimées. Témoin du succès des œuvres allemandes de Suso, l’Exemplar a en effet été imprimé à deux reprises. La première édition, celle d’Anton Sorg, se fonde sur le manuscrit de 1473, le “Cod. Guelf. 78.5 Aug. fol” de la Herzog August Bibliothek de Wolfenbüttel, dont elle reprend quasi à l’identique le contenu textuel et visuel. Ce manuscrit Wolfenbüttel, daté 1473, provient selon toute vraisemblance de la célèbre abbaye bénédictine des saints Ulrich et Afra à Augsbourg à laquelle se rattache la reliure de l’exemplaire Malle. Une vingtaine d’années plus tard, en 1512, Johann Otmar réédita à Ausgbourg l’Exemplar en l’accompagnant cette fois de gravures de Hans Schäufelein, dérivant de l’édition Sorg.
Si Suso accordait une valeur considérable aux images, il n’y a cependant aucune preuve tangible qu’il soit le concepteur unique du programme iconographique. Par valeur considérable, il faut entendre une sorte d’engagement vers un autre monde créée par l’image vers lequel le texte et ses métaphores verbales n’ouvrent pas. En un sens, l’image ici gravée tourne son spectateur vers une réalité intime qui n’est pas d’ordre réel.
“Suso uses these visual and literary discourses to establish Mary and Christ as role models for his readers to view and emulate. By doing so, the reader should gain compassion and wisdom, connecting them to the divine. Suso believed that the act of observing and contemplating an image of the Passion of Christ or the Compassion of the Virgin Mary could physically change the viewer. If this was repeated often enough, the ontological distance between visual subject and visual object grew smaller, to the point that holy persons like St. Francis even received Christ's wounds on their own bodies. This bodily pliability reflected a mental and spiritual pliability - just like the body, the Soul could grow closer to the image of Christ through prayer and meditation on the Passion, and thus become connected to the apophatic divine that Christ, as the truest image of the divine, is a mediator for.” (J. Christian Straubhaar-Jones, op. cit., p. 195)
L’artiste avait ainsi une connaissance profonde du texte, tant les liens entre textes et images sont étroits. Plusieurs passages du texte suggèrent toutefois que les images ont d’emblée fait partie du projet initial. Dans le prologue général, Suso mentionne les “images célestes qui précèdent et qui suivent” (“Und du himelschen bilde, du hie vor und na stand”). Des dessins sont effectivement placés avant et après le texte. L’Exemplar débute systématiquement par une image qui précède le prologue général. Les neuf dessins suivants sont insérés dans la Vita, le plus souvent directement après le passage textuel auquel ils sont liés. Ce premier texte du recueil se clôture par le dixième dessin du cycle, la célèbre “voie mystique” de Suso. On remarquera ainsi que le récit de la “Vita”, c’est-à-dire la progression du Serviteur vers l’union à Dieu, débute et s’achève par une image. Enfin, le onzième dessin est intégré au début du deuxième texte du recueil.
Soulignons pour finir que Suso est à la fois un théologien, un pédagogue et un poète à l’instar d’un Jean de La Croix. La grande originalité de sa rhétorique consiste à combiner dans un livre les images verbales et visuelles, chaque image devenant à la fois moyen de connaissance et moyen d’expression. On pourrait dire que, comme l’artiste vidéaste Bill Viola (qu’on sait fortement amateur de toutes sortes de mystiques, goût dont témoigne son œuvre intense), Suso cherche, selon la formule de Jeffrey Hamburger, à “suggérer le sans-image en recourant à des images” (cf. “Suggesting the imageless by the means of images”, op. cit.). Il s’agit alors bien avec Suso d’une pensée figurée par l’image dans un livre, en sorte que cet incunable remarquable dans la création de livres illustrés au XVe siècle - non pas le nième roman de chevalerie - s’apparente déjà à un remarquable livre de peintre où poésie et peinture expérimentent ensemble le même pouvoir d’émerveillement.
ISTC is00871000 -- Goff S-871 -- BMC II 349 -- CIBN S-509 -- Schäfer 322 (reliure restaurée) -- Fairfax Murray German II, 404 (pour un exemplaire incomplet de huit feuillets) -- William Morris, Some German woodcuts of the Fifteenth century, Londres, Kelmscott Press, 1897, n° 18 et p. 24 de la “list of the principal books of the fifteenth century containg woodcuts in the library of the late William Morris” -- I. Falque et A. Guiderdoni, “Figurata locutio et expérience mystique. Circulation de la pensée figurée d’Henri Suso du XIVe au XVIe siècle”, Mystique, langage, image : montrer l’invisible. Mystik, Sprache, Bild : Die Visualisierung des Unsichtbaren, Wiesbaden, 2022, pp. 113-136 -- H. Suso, Petit Livre de la vérité, éd. P.-J. Labarrière et G. Jarczyk, Paris, 2002 -- L’édition de référence des œuvres allemandes de Suso est Heinrich Seuse, Deutsche Schriften im Auftrag der Württembergischen Kommission für Landesgeschichte, éd. par Bihlmeyer, Karl, Stuttgart 1907 (repr. 1961). Pour la traduction française : Œuvres complètes, éd. par Ancelet-Hustache, Jeanne, Paris 1977 -- sur le programme iconographique de l’Exemplar, cf. J. F. Hamburger “Heinrich Seuse. Das Exemplar”, dans : Katalog der deutschsprachigen illustrierten Handschriften des Mittelalters, éd. H. Frühmorgen-Voss et N. Ott, t. 4/1, Munich, 2012 -- sur les manuscrits connus de l’Exemplar, cf. R. Blumrich, “Die Überlieferung der deutschen Schriften Seuses. Ein Forschungsbericht”, dans : Heinrich Seuses “Philosophia spiritualis”. Quellen, Konzept, Formen und Rezeption. Wiesbaden 1994, pp. 189-201, et ici 190–194 -- sur l’image chez Suso, cf. J. Hamburger, “Suggesting the imageless by the means of images”, The Art Bulletin, 71, 1989, p. 27