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Les Cent Nouvelles nouvelles
SUPERBE EXEMPLAIRE EN VÉLIN DE L’ÉPOQUE, CELUI DU GRAF VON NOSTITZ, MEMBRE DE L’UNE DES PLUS GRANDES FAMILLES DE BOHÊME
Première édition illustrée par Romeyn de Hooghe
2 tomes en un volume in-8 (151 x 92 mm). Impression du titre en rouge et noir. Une vignette et un cul-de-lampe de Romeyn de Hooghe
COLLATION : *8 (avec erreur de signature) 2*8 A-Z82A-B8 (sans le dernier f. bl.) ; *82*4 A-Z82A82B4 (sans le dernier f. bl.)
ILLUSTRATION : un frontispice de Romeyn de Hooghe gravé par Van der Gouwen et cent figures à mi-page gravées en taille-douce par Romeyn de Hooghe
RELIURE HOLLANDAISE DE L’ÉPOQUE. Vélin rigide à rabats, filets à froid en encadrement, dos long avec titraison ancienne à l’encre, tranches mouchetées
PROVENANCE : Christoph Wentzel, Graf von Nostitz (1648-1712 ; ex-libris armorié avec au monogramme au premier contreplat)
“Il existe deux éditions de ce livre sous la même date : l'une avec les figures à mi-page, l'autre avec les figures tirées à part. Malgré l'incertitude de Brunet sur la priorité de ces deux éditions, dans tous les exemplaires où les figures sont tirées à part les épreuves sont moins bonnes que dans ceux où elles sont à mi-page” (Cohen-de Ricci).
Christoph Wenzel von Nostitz, descendant d’une grande famille tchèque, forma une vaste bibliothèque dans son château de Lobris, en Silésie. Ses livres furent vendus aux enchères en 1933 et 1934. Quelques-uns, pour la plupart juridiques, et possédant un grand ex-libris héraldique, sont conservés dans la bibliothèque d’un autre château de la famille, le château de Plan. Au théâtre Nostitz, à Prague, créé à la fin du XVIIIe siècle par un descendant de la famille du même nom, eut lieu la première du Don Giovanni de Mozart.
On considère Les Cent Nouvelles nouvelles comme étant le premier recueil de nouvelles de la littérature française. La préface de cette édition rappelle qu’elles furent composées à la demande du duc de Bourgogne Philippe le Bon aux alentours des années 1460, pour distraire le fils de Charles VII, futur Louis XI, pendant son séjour au château de Genappe. Chaque seigneur faisait à son tour un joyeux récit. Le modèle des nouvelles est le Décaméron de Boccace et surtout, les fabliaux français :
“À vrai dire, très peu de ces nouvelles méritent le rapprochement avec Boccace, et nous sommes souvent plus près de l'univers des fabliaux, avec ses ribaudes, ses moines jouisseurs et ses bourgeoises. Le lecteur sera pourtant surpris de découvrir, par delà les bons mots, les bons tours et les situations scabreuses, la finesse de certaines notations psychologiques” (Jean-Claude Faucon).
Les Cent Nouvelles nouvelles furent imprimées pour la première fois par Antoine Vérard en 1486, vingt ans après la circulation des manuscrits (un seul manuscrit est aujourd’hui connu). On ignore quel en est leur auteur même si l’on admet, en s’appuyant sur leur homogénéité stylistique, qu’elles sont toutes de la même main.
Romeyn de Hooghe illustra chacune d’entre elles. Quelques années plus tôt, il avait illustré les nouvelles de Boccace (1697).
Cohen-de Ricci, Guide de l’amateur de livres à gravures du XVIIIe siècle, col. 658-659 -- J. Landwehr, Romeyn de Hooghe (1645 –1708) as Book Illustrator : A Bibliography, Amsterdam, New York, 1970, n. 94 -- E. Rahir, Bibliothèque de l'amateur, p. 359 : "dans certains exemplaires, les figures sont tirées dans le texte, dans les autres elles sont tirées hors texte ; on recherche plutôt les premiers dont les figures sont en meilleures épreuves" -- Jean-Claude Faucon, “Les Cent Nouvelles nouvelles, traduites par Roger Dubuis, 1991”, in Littératures 27, automne 1992 -- Alexandra Vélissariou, L'espace et le jeu des “Cent Nouvelles nouvelles”, Le Moyen Age, vol. cxiv, no. 2, 2008