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HUMBOLDT, baron Alexandre de

Cosmos. Essai d’une description physique du monde, traduit par H. Faye, un des astronomes de l’Observatoire royal de Paris..., par Ch. Galusky

Paris, Gide et Cie, 1847

VERY LARGE AND REMARKABLE THEORY OF THE EARTH AND THE WORLD BY THE FATHER OF ECOLOGY.

IMPORTANT COPY OF A FRIEND OF HUMBOLDT, BARON PROSPER DE BARANTE.

FOR THE AUTHOR : “NATURE IS THE REIGN OF FREEDOM ”

Première édition de la traduction française

4 tomes reliés en 4 volumes in-8 (220 x 135mm)
COLLATION : (vol. 1) : 2 f. n. ch., VII, 580 pp. ; (vol. 2) : VII, 636 pp. ; (vol. 3) : XIV, 363 pp., VIII, 365-764 pp. ; (vol. 4) : VIII, 806 pp., sans les 4 pp. du catalogue de l’éditeur que l’on trouve parfois adjoint
RELIURES DE L’ÉPOQUE. Dos de veau violine, plats de papier marbré, en partie non coupé
PROVENANCE : Prosper, baron de Barante (1782-1866), Pair de France, membre de l’Académie française (1828), ambassadeur en Russie (1835-1842) -- bibliothèque de Barante (Clermont-Ferrand, 23-25 mars 2021, n° 1111)

Dos légèrement fanés

Alexander von Humboldt (1769-1859), le cadet des frères Humboldt, passa une bonne partie de sa longue existence à Paris. Il fut rappelé à Berlin en 1826, quittant avec regret le 14 avril 1827 ce 3 quai Malaquais qu’il habitait depuis 1804. Humboldt à Paris fut l’un des personnages les plus marquants de la culture française du temps. Sa correspondance avec la duchesse de Duras, auteur d’Ourika, a été récemment éditée par Marie-Bénédicte Diethelm et précédée d’une préface étincelante de Marc Fumaroli. Il est en tout cas certain que seul Paris, celui de l’Empire comme celui de la Restauration, pouvait, selon Marc Fumaroli, offrir au bel Alexandre de Humboldt le respect de sa liberté de mœurs et de ses préférences masculines, non seulement tolérées mais acceptées, même par Chateaubriand. Londres, dominé par l’austère clergé anglican, ou Berlin, inondé de piétisme intransigeant n’aurait pu convenir à l’auteur des trente volumes du Voyage aux régions équinoxiales du Nouveau Continent.

Humboldt considérait Cosmos, ce large inventaire des connaissances de l’époque dans les sciences physiques et dans la géographie, comme l’œuvre de sa vie. Cosmos est un texte immense qui marque l’aboutissement de l’une des plus grandes entreprises scientifiques conçue par un seul homme et couronnée de succès.

“A fact less known about Humboldt is that he influenced the 40-years younger Charles Darwin and with that, modern thinking of evolutionary biology. Humboldt’s character was a great role model for the young Darwin before and during his scientific travels on the Beagle. It is known that Humboldt’s books were a constant source of guidance and inspiration for the traveling Darwin including Darwin’s narrative that was greatly influenced by Humboldt’s poetic writing style” (T. Wein, Humboldt, Darwin and the importance of little things)

Le système de Humboldt présenté dans Cosmos fait de lui l’un des ultimes représentants des savoirs de la totalité. Darwin, indirectement, fut son disciple :

“It had been Humboldt’s aim to give a scientifically accurate picture of the universe (…) Since he saw nature as a whole and man as a part of nature, and therefore all intellectual and artistic activities as having a share in natural history, he linked his main theme to an exposition of its development through the centuries and to the history of old landscape painting and descriptive poetry of nature. He planned the book for fifty years (…) The outlines of mid-nineteenth century views of the universe, as Humboldt called it, the picture of nature, presented in the first volume of Cosmos, is filled in detail in the third and fourth, the astronomical section in the former and the geophysical in the latter” (Kellner).

Cet exemplaire présente l’attrait particulier d’être celui du baron Prosper de Barante, l’un des piliers avec Wilhelm de Humboldt, frère d’Alexandre, de ce groupe de Coppet que Stendhal, pourtant fort éloigné de cet aéropage, appelait les “États généraux de l’opinion européenne” (Rome, Naples et Florence, Genève, 6 août 1817, Pléiade, 1973, p. 153).