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LAVATER, Johann Kaspar

Essai sur la physiognomonie destiné à faire connaître l’Homme et le faire aimer

[La Haye], Jacques van Karnebeek, 1781

L’INVENTION DE LA “SCIENCE” DU VISAGE AU XVIIIE SIÈCLE.

BEL EXEMPLAIRE TRÈS BIEN RELIÉ À L’ÉPOQUE.

LES PLANCHES, CURIEUSES AUTANT QUE LES PROPOS DE CE LIVRE, ONT EXERCÉ UNE INFLUENCE MAJEURE SUR LA LITTÉRATURE DU XIXE SIÈCLE

ÉDITION ORIGINALE. Première traduction française, largement revue par l’auteur

4 volumes grand in-4 (335 x 297 mm). 1 vignette sur chaque page de titre et 500 vignettes dans le texte
ILLUSTRATION : 193 planches d’après D. Chodowiecki, J.R. Schellenberg, Rubens, Jacob Merz et J-H Lips
RELIURES DE L’ÉPOQUE. Veau raciné et glacé, décor doré de style néoclassique, dos longs ornés, tranches dorées
PROVENANCE : Marc Litzler (Paris, 20 février 2019)

Quelques griffures sur la reliure du tome I, coins restaurés

Cet ouvrage marque le moment historique où se démocratise une pseudoscience héritée de l’Antiquité. Selon les termes de Johann Kaspar Lavater (1741-1801), “on entend (…) par physiognomonie la connaissance des traits du visage et de leur signification”. La physiognomonie est l’étude du visage en ce qu’elle recherche à fonder scientifiquement le lien entre la psyché et le corps. Ce même lien avait été déjà étudié par Aristote. Mais, la physiognomonie restera pour le principal philosophe des Lumières, Emmanuel Kant (1724-1804), une “connaissance sans concept”.

Le livre de Johann Kaspar Lavater trouva néanmoins un écho retentissant dans toute l’Europe de la fin du XVIII siècle. Johann-Wolfgang von Goethe participa activement à l’élaboration de la version allemande imprimée à Leipzig entre 1775 et 1778. Le lien que ce dernier entretenait avec les sciences visant à expliquer l’âme humaine trouva son expression dans son roman les Affinités électives (1809).

Les travaux du pasteur zurichois dépassèrent les frontières du monde germanique. La France des Lumières accueillit avec enthousiasme la parution de cet ouvrage. Si la préface est dédiée au Prince Frédéric d’Anhalt-Dessau, le premier volume est dédié au marquis de Bombelles et le troisième au comte Henri XLIII de Reuss. Ces personnages faisaient office de soudure intellectuelle et diplomatique entre la France et l’Allemagne. Dans les années qui suivirent la publication en français de Lavater, la littérature s’en trouva transformée. Chateaubriand, Madame de Staël et même Balzac, qui surnommait Lavater “cet homme angélique”, furent séduits par son œuvre.

La présente édition contient plusieurs éléments particuliers. L’auteur a refondu de nombreux morceaux du texte allemand. Il a aussi classé les matières dans un nouvel ordre et ajouté de nouveaux jugements. Lavater considère lui-même que les planches sont dans cette édition mieux exécutées et les images plus intéressantes.

BIBLIOGRAPHIE : 

Cohen-de Ricci, Guide de l’amateur de livres à gravures du XVIIIe siècle, col. 606