Voyage autour du monde exécuté pendant les années 1836 et 1837 sur la corvette La Bonite.

Le roi Louis-Philippe encouragea une nouvelle série d’expéditions à partir de 1835, sous l’impulsion des amiraux Duperré et Rosamel, ministres de la Marine. On veilla à trouver un bon équilibre entre missions politiques et recherche scientifique. Ce sera le cas du premier périple de cette série, celui de la corvette La Bonite, commandée par le capitaine Auguste Vaillant. Le tour du monde qu’elle effectua parut d’une incroyable rapidité puisque, partie le 6 février 1836 de Toulon, elle fut de retour le 6 novembre 1837. Elle fit escale en Amérique du Sud, à Hawaï, aux Philippines et dans diverses parties de la mer des Indes et de la mer de Chine, et revint à Brest en novembre 1837.

Le but de l’expédition était en premier lieu politique puisqu’il s’agissait de conduire en leur nouveau lieu de fonctions un certain nombre de consuls de France. Mais l’amiral Duperré demanda à l’Académie des sciences ses instructions pour “faire quelques recherches”. Mirbel, Cordier, Blainville, Freycinet et Arago préparèrent des instructions portant sur la botanique, la géologie, la zoologie, l’astronomie et la météorologie. Freycinet s’attacha à l’hydrographie. Fortuné Eydoux, chirurgien major de l'expédition, est chargé de la zoologie, et Souleyet, second chirurgien, s'associe à ses recherches. Souleyet bénéficie également de l'amitié et des conseils de Charles Gaudichaud-Beaupré, botaniste, pharmacien et adjoint à l'expédition pour les recherches d'histoire naturelle.

La brièveté des escales ne permettant pas d'étudier l'écologie ou l'anthropologie des régions visitées, les naturalistes se concentrèrent sur la collecte de nouvelles espèces, en particulier de mollusques microscopiques. L’Académie des sciences se déclara très satisfaite des résultats du voyage. Arago félicita en particulier Darandeau dont les observations de magnétisme terrestre “paraissent les plus complètes qu’on ait faites encore depuis que l’on étudie cette branche de la science”.

DARWIN : le 14 octobre 1841, Darwin interrogea son correspondant J.-P. Gaimard à propos des découvertes faites par Louis Cordier lors de sa navigation avec Dumont d’Urville, à propos de Vanikoro qu’il dit “entourée de récifs madréporiques qu’on assure être de formation tout-à-fait moderne”… As he is extremely interested in this question and because he has come to much the same conclusion when it comes to the structure of the reef, he would would be grateful if M. Gaimard could inform him on what foundation the remark of M. Cordier rests : the source of the information and whether it relies on the traditions of the indigenous peoples” ¹. Dans une autre lettre du 5 décembre 1855 adressée à William Henry Benson, Darwin s’interroge à propos d’une plante et mentionne les travaux de Louis François Auguste Souleyet. Les travaux de Charles Gaudichaud-Beaupré sont également cités par Darwin, le 1 février 1846, qui ne le suit pas “Disagrees with Gaudichaud[-Beaupré] that volcanic island species are polymorphous”.²