Voyage de découvertes aux terres australes

Le Voyage de découvertes aux terres australes évoque le récit de l’expédition Baudin missionnée par Napoléon Bonaparte en 1800. Louis de Freycinet servit comme second sur le Naturaliste, tandis que François Péron (1775-1810), rédacteur du compte-rendu de l’expédition, figurait parmi les savants présents sur le Géographe. Il fut le seul des cinq zoologistes embarqués à revenir de cette circumnavigation. Les deux navires partis du Havre arrivèrent au cap Leeuwin en mai 1801 après une relâche à l’île Maurice. Ils remontèrent au nord vers le Timor, où le capitaine Matthew Flinders effectuait des relevés topographiques pour son gouvernement. Ils redescendirent ensemble à Port-Jackson. Par la suite, l’expédition Baudin vira la Tasmanie avant de repartir pour l’Europe par l’Océan Indien. Après la mort de Péron en 1810, Freycinet compléta le Voyage de découvertes aux terres australes par une partie consacrée à la navigation. Ce fut pour cet ultime volume qu’il conçut la première carte complète de l’Australie.

Le plus grand apport de l’expédition Baudin consiste en la découverte de deux mille cinq cents espèces nouvelles et la constitution à bord du Géographe d’une collection de cent mille spécimens “d’animaux d’espèces grandes et petites”. En comparaison, le deuxième voyage du capitaine Cook (1772-1775) n’en rapporta que deux cents cinquante à Londres. La seconde avancée majeure, réside dans l’élaboration de cartes et relevés hydrographiques exhaustifs de toute la côte australienne. Pourtant les résultats de l’expédition n’eurent pas les effets escomptés ; d’une part, une grande partie de l’équipage succomba à cause des conditions sanitaires déplorables à bord, d’autre part, le capitaine Baudin mourut dans l’indifférence à l’île Maurice, honni de ses membres d’équipage pour avoir vendu des biens de l’expédition pour son propre profit. Les survivants rentrés à Lorient, dont Péron et Freycinet, firent tout ce qu’ils purent pour effacer les déboires de Nicolas Baudin. Par la suite, le Premier consul qui avait tant apprécié les élèves de Polytechnique lors de sa campagne d’Égypte (1798), militarisa l’école supérieure pour lisser les différences entre les savants et les militaires.

DARWIN : le Péron et Freycinet figure évidemment parmi les livres embarqués sur le Beagle ¹. Dans Coral reefs, Darwin fait plusieurs fois référence aux cartes du Freycinet ². Le 28 mai 1837, parmi de nombreuses autres références trouvables, il évoque les travaux de Freycinet avec J. S. Henslow.